Accueil A la une Documents de voyage et d’identité biométriques : Pour que déposer une demande de passeport ou de carte d’identité ne relève plus des travaux d’Hercule

Documents de voyage et d’identité biométriques : Pour que déposer une demande de passeport ou de carte d’identité ne relève plus des travaux d’Hercule

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Les interrogations des citoyens portent en premier lieu sur la durée de validité de ces documents, aussi bien pour les majeurs que les mineurs, le coût et les conditions de renouvellement. Pour certains observateurs, le temps est venu pour décharger les services du ministère de l’Intérieur de la réception et la remise de ces documents et les transférer à d’autres départements administratifs moins sollicités.

Deux ou trois mois au plus nous séparent de l’entrée en vigueur des documents d’identité et de voyage biométriques en Tunisie. En dépit des explications fournies par les représentants du ministère de l’Intérieur devant les commissions de l’Assemblée des représentants du peuple relatives aux volets techniques et sécuritaires, notamment la protection des données personnelles et l’adoption, à l’unanimité des voix à l’ARP, des deux projets de loi relatifs au passeport et à la carte d’identité biométriques, le flou persiste autour de certains points.

Qui sont les demandeurs à satisfaire prioritairement ?

A ce propos, la validité du passeport biométrique ne sera pas de cinq ans comme pour le passeport actuel lisible à la machine, mais de dix ans, selon les informations recueillies auprès d’une source sécuritaire. Le coût du nouveau document de voyage sera plus élevé et dépassera les 100 dinars. Une autre information qui risque de fâcher est relative aux conditions de renouvellement ou d’obtention, notamment du nouveau passeport. En effet, seuls les cas urgents dont le passeport ne comporte plus de pages vierges auront droit au nouveau document de voyage  électronique, du moins durant les premiers mois de l’entrée en vigueur des nouveaux documents électroniques.

Pour tous les autres, les services de direction générale des  frontières et des étrangers continueront à livrer aux citoyens le passeport actuel lisible à la machine. Ce dernier sera toujours valable aussi bien cette année que l’année prochaine. Dans tous les cas de figure, il sera toujours valable tant que d’autres pays ne conditionneront pas l’entrée à leurs territoires par le passeport électronique. Certes, chaque chose en son temps, mais cela ne devrait pas pousser pour autant les autorités à s’attarder davantage. D’autres pays peuvent à tout moment décider d’imposer ce document de voyage biométrique et dit beaucoup plus sécurisé puisque difficilement imitable. C’est une question de souveraineté, rappelons-nous.

Pour ce qui est de la carte d’identité nationale biométrique, on croit savoir que sa validité passera de dix à 15 ans, et toujours avec un coût  plus élevé que l’ancienne pièce d’identité.

Certains observateurs se demandent s’il y aura des passeports réservés aux grands voyageurs, avec des pages supplémentaires, comme c’est le cas dans d’autres pays à l’étranger. Ces derniers suggèrent de faire intervenir la mairie pour remettre les passeports et non pas le ministère de l’Intérieur, en raison de l’inconfort persistant que ressentent inévitablement les citoyens quand ils rentrent dans un poste de police. Sans compter le fait que ces postes manquent le plus souvent d’effectifs et de bureaux, au point que les délais d’attente peuvent être très longs.

Transférer ces tâches administratives lourdes à d’autres départements

La meilleure des solutions consisterait à réserver des bureaux hors postes de police pour le dépôt des demandes de passeport et de carte d’identité, avec des rendez-vous fixés à l’avance, afin d’éviter les longues files d’attente aux citoyens et le surtravail pour les agents. La récupération sera à la Poste tunisienne, mieux que dans les postes de police. Tout est question d’organisation et de digitalisation des services.

Les prestations dans les postes de police restent très critiquées, outre la mauvaise humeur parfois visible des agents, qui sont, il est vrai, surchargés, les pratiques sont entachées d’irrégularités et de dysfonctionnement. Le plus souvent, la faute n’incombe pas aux agents sécuritaires. Mais souvent à des équipements défectueux qui fonctionnent mal. Sans oublier que les agents peuvent être appelés à tout moment à des missions de renfort sur le terrain n’importe où et n’importe quand.

De l’avis de certains observateurs confirmés, il est temps de révolutionner le travail de la police, avec la mise en place de pôles sécuritaires regroupant des brigades d’intervention rapides pour imposer la loi et lutter efficacement contre la délinquance et le crime organisé. Et de transférer certaines tâches administratives très prenantes, dont la réception des demandes  de pièces de voyage et d’identité, à d’autres départements moins sollicités.

Certes, la sécurité est la première des libertés, mais les temps ont évolué et plusieurs approches sont aujourd’hui à revoir, à l’instar de cette obligation de se déplacer aux postes de police pour déposer les demandes de passeports, de pièces d’identité ou la réception de ces documents. La Tunisie, heureusement, est sortie presque sauve des années noires. De plus, le citoyen dispose de droits civils qui devraient être respectés.

Ainsi, avec l’entrée en vigueur du passeport et de la carte d’identité électroniques très prochainement, on est en droit d’espérer une amélioration des services rendus.

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