La signature, hier, de l’accord de financement du projet de renforcement du réseau ferroviaire de la Sncft dans les gouvernorats de Gafsa, Gabès et Sfax dédié au transport du phosphate est le prélude à une ample coopération financière avec le Fonds saoudien, notamment dans les secteurs de l’agriculture, des ressources hydriques et le soutien aux PME.
La visite du président exécutif du Fonds saoudien pour le développement (FSD), Sultan Ben Abdulrahman Al-Murshed, accompagné d’une importante délégation officielle, est porteuse de plus d’un message. En fait, outre la confirmation du renforcement des relations de fraternité qui lient les deux peuples frères, cette visite vient conclure plusieurs processus de concertation autour de certains projets. En effet, les deux parties tunisienne et saoudienne, représentées respectivement par les ministres de l’Economie et de la Planification, Feryel Ouerghi, et des Transports, Rabie Majidi, d’une part et le président exécutif du FSD, Sultan Ben Abdulrahman Al-Murshed, ainsi que S.E. l’ambassadeur saoudien en Tunisie, Dr Abdulaziz bin Ali Al-Saqr, ont procédé, hier après-midi au siège du ministère de l’Economie, à la signature d’un accord de financement sous forme de prêt à taux préférentiel, d’une valeur de 55 millions de dollars américains (l’équivalent de 173 millions de dinars tunisiens).
La ministre de l’Economie et de la Planification, Feryel Ouerghi, a salué, à l’occasion de cette cérémonie, le succès qu’ont connu les travaux de la commission mixte tuniso-saoudienne qui se sont déroulés les 26 et 27 décembre dernier et qui ont vu la participation de plusieurs hommes d’affaires, outre de hauts responsables des deux parties. Tout en rappelant l’historique de la coopération économique et financière avec le Fonds saoudien pour le développement qui date de 1975, la ministre a indiqué que l’accord financier signé hier concerne la rénovation et l’amélioration du réseau ferroviaire et autres équipements de transport du phosphate. Le projet comprend la rénovation de 190 kilomètres de voie ferrée dans un premier temps pour un investissement de l’ordre de 165 millions de dollars américains ( l’équivalent de 518 millions de dinars tunisiens). Le financement de ce projet sera assuré avec le concours du Fonds saoudien à hauteur de 55 millions de dollars américains. La ministre a souligné, à cette occasion, les efforts déployés par le FSD afin de bien coordonner avec les autres partenaires financiers, à savoir le Fonds koweïtien pour le développement économique et le Fonds d’Abou Dhabi pour le développement. Et d’ajouter : « Nous accordons aussi une grande importance aux préparatifs pour la deuxième phase de ce projet qui comprend une rénovation totale du réseau ferroviaire qui permettra de réaliser la totalité des objectifs de ce projets; à savoir la consolidation de la capacité de transport du phosphate et dérivés, et la concrétisation d’une efficience optimale à travers la réduction des dépenses mais aussi de l’impact sur l’environnement, outre la réalisation de la productivité économique et sociale escomptée. »
Perspectives de coopération
Pour finir, la ministre Feryel Ouerghi a, outre le souhait de renforcer les liens de fraternité et de coopération bilatérale, réaffirmé la disponibilité et la motivation de la partie tunisienne à déterminer les péripéties du programme de coopération future avec le FSD, notamment pour le financement d’un projet de création d’un nouveau pôle d’oasis et d’oliveraies irriguées dans la région de Tataouine, ainsi que la construction de deux stations de dessalement d’eau de mer à Mahdia et Zarzis, outre un projet de financement des PME et PMI relevant des secteurs stratégiques à l’instar des énergies, de l’agriculture, du tourisme et de la production de médicaments afin de favoriser leur accès aux marchés régionaux et internationaux, notamment d’Afrique.
Pour sa part, le président exécutif du Fonds saoudien pour le développement (FSD), Sultan Ben Abdulrahman Al-Murshed, a réitéré l’intérêt que porte le FDS aux projets réalisés en coopération avec la Tunisie. Un intérêt reflété, selon lui, par la multitude de projets réalisés depuis 1975. Il a cette occasion assuré la confiance en la pertinence du projet d’innovation du réseau ferroviaire, sujet de l’actuel accord, estimant que la coopération du Fonds saoudien pour le développement avec la Tunisie est solide, laissant présager que de futurs accords de financement sont très possibles. De son côté, le ministre des Transports, Rabie Majidi, a insisté sur la solidité des relations tuniso-saoudiennes et de l’impact important qu’aura ce projet de rénovation du réseau ferroviaire sur l’efficience des ressources financières et humaines de tout le secteur du phosphate ainsi que de la Sncft. Une efficience tant recherchée…
Le ministre a rappelé que ce projet concerne 190 kilomètre de voie ferrée dont 129 km sur la ligne 21 Gafsa-Laaouinet, 25 km sur la ligne 14 Laaguila-Souheib, ainsi que des tronçons des lignes 17 et 5. Le projet comprendra également l’installation d’une unité de construction des piliers en ciment.