Le Président de la République a déclaré que notre pays n’est pas opposé à la coopération technique, mais que si nos meilleurs talents trouvaient les conditions favorables qui leur permettent de vivre une vie décente en Tunisie, beaucoup ne songeraient pas à quitter le pays et à émigrer.
La consultation nationale autour de la réforme du système éducatif, projet initié par le Président de la République et qui s’est étalé sur trois mois (du 15 septembre au 15 décembre 2023), s’inscrit dans le cadre des efforts de l’État pour mettre en place une vision globale de la réforme de l’ensemble du système éducatif. Du préscolaire à l’enseignement supérieur, en passant par l’éducation de base, l’enseignement secondaire et la formation professionnelle. Plus de 580 000 personnes ont pris part à cette consultation.
Rien n’a été laissé au hasard. La consultation a diagnostiqué les facteurs qui ont causé le recul du niveau des élèves et les mesures à prendre pour mettre à niveau le système éducatif scolaire, la formation professionnelle et les cycles du supérieur.
Autres objectifs, consolider les principes de l’égalité des chances et de l’apprentissage tout au long de la vie, assurer la continuité du développement des compétences et optimiser les compétences des apprenants pour les préparer au marché de l’emploi. C’est-à-dire favoriser l’adéquation entre enseignement et emploi.
Dans ce contexte, la communauté universitaire a été invitée à participer à cette concertation pour donner son avis et faire des propositions susceptibles d’améliorer le système éducatif de demain, assurer un meilleur avenir aux générations futures.
Un meilleur accès aux technologies modernes
C’est dans ce cadre que Kaïs Saïed a reçu, jeudi dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Boukthir, pour prendre connaissance des résultats préliminaires. Il en ressort du rapport final de la consultation que l’attachement des Tunisiens à l’école publique est avérée. Mais encore, parmi les aspirations récurrentes, un meilleur accès aux technologies modernes, l’intensification des activités intellectuelles, éducatives et culturelles au sein des établissements d’enseignement.
Ces revendications, ainsi que d’autres axes majeurs évoqués par le rapport, seront adoptés dans le projet de loi relatif à l’éducation, après la mise en place d’une loi réglementant le Conseil supérieur de l’éducation, dont la création est évoquée par l’article 135 de la Constitution du 25 juillet 2022. Ainsi, «le Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement émet son avis sur les plans nationaux dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement et de la recherche scientifique, de la formation professionnelle et des perspectives d’emploi», selon cet article. La loi fixe la composition du Conseil, ses attributions et les modalités de son fonctionnement.
La migration des jeunes talents, les chiffres qui inquiètent
Lors de cette rencontre, le Président de la République a pointé du doigt certaines réformes adoptées au passé visant, en réalité, à saper l’école publique et la capacité de réflexion et de critique chez les jeunes à tous les niveaux de l’éducation. Saïed a également évoqué la migration des jeunes talents tunisiens en quête de travail, citant à ce titre le départ de plus de 40 mille ingénieurs en une quinzaine d’années. Le taux annuel actuel de la migration dépasserait les 6 mille, selon la même source.
Le Président de la République a déclaré par la même occasion que notre pays n’est pas opposé à la coopération technique, mais que si nos meilleurs talents trouvaient les conditions favorables qui leur permettent de vivre une vie décente en Tunisie, beaucoup ne songeraient pas à quitter le pays et à émigrer. Il a souligné la nécessité de reconsidérer un certain nombre de textes de loi qui ont produit l’effet contraire et intensifié le phénomène migratoire des jeunes superqualifiés tunisiens dans plusieurs domaines dont ceux de l’ingénierie et la médecine.