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Bizerte — Caravane médicale spécialisée

Lancée sous le signe «Prenez soin de votre cœur», cette initiative s’érige en rendez-vous quasi-régulier, afin de toucher plus de zones jusque-là privées des moindres prestations de santé de qualité. Et encore moins d’avoir droit d’accès aux services de la médecine de spécialité.


Après Kébili et Kasserine, la 3e caravane de santé «Bus du cœur», organisée par la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardio-vasculaire (Stcccv), débarquera, aujourd’hui, dimanche, au lycée secondaire Jebel Sammane, dans la délégation de Joumine, à Bizerte, où des consultations médicales spécialisées seront gratuitement fournies aux habitants de la région.

Au chevet des patients

Lancée sous le signe «Prenez soin de votre cœur», cette initiative s’érige en rendez-vous quasi-régulier, afin de toucher plus de zones jusque-là privées des moindres prestations de santé de qualité. Et encore moins d’avoir droit d’accès aux services de la médecine de spécialité. En profiter in situ, sans coup férir ni aucun déplacement, n’est pas toujours évident, voire hors de portée. Sauf que des caravanes multidisciplinaires se rendent, parfois, dans les régions intérieures du pays, le but étant ainsi d’être au chevet des habitants et patients, dont les conditions de vie et les moyens aussi limités ne leur permettent pas de bénéficier de pareilles consultations spécialisées gratuites.

C’est pour cela que le «Bus du cœur» est acheminé, à chaque fois, vers des coins de la Tunisie, avec nombre de cardiologues à bord, prêts à les faire profiter des examens médicaux, du traitement cardiovasculaire, du suivi et des soins nécessaires liés à diverses maladies cardiaques. A Joumine, ce convoi semble, cette fois, focaliser ses interventions sur la sensibilisation quant au dépistage de l’insuffisance valvulaire, dont les malades souffrent d’un mauvais fonctionnement de la valve cardiaque. Celle-ci, définissons-la, «s’ouvre lorsque le cœur bat pour laisser circuler le sang vers l’avant et se ferme rapidement entre les battements pour éviter tout reflux du sang. Faute de quoi, le cœur a du mal à pomper le sang là où il doit aller».

Un tel état, parlons-en ainsi, est de nature à rendre la respiration plus difficile et réduire le rythme d’effort chez les patients cardiaques. D’où il y a urgence de se faire soigner pour détecter, le plus précocement possible, toute déficience cardiovasculaire.   

Mais, pourquoi ne finit-on pas de multiplier ces caravanes médicales multidisciplinaires et d’acheminer ces convois vers plusieurs endroits, sans penser à les doter, tout bonnement, de quoi servir la médecine de spécialité à l’échelle des régions ? Aussi n’est-il pas judicieux de s’attaquer aux vrais problèmes de la santé publique dont, entre autres, le manque flagrant des médecins spécialistes particulièrement au sein de nos hôpitaux locaux. Ce dispositif de santé à deux vitesses n’a fait, au fil du temps, qu’exacerber les inégalités et les clivages sociaux.

Journée médicale bien chargée

Dans la foulée de cette campagne, la Stcccv a tenu, hier à Tunis, une journée scientifique dédiée au problème de «l’insuffisance cardiaque», au cours de laquelle des panels thématiques ont été instaurés sur cette pathologie sous ses différentes facettes. Parallèlement, des groupes de travail sont intervenus sur les causes et les symptômes liés à cette maladie cardiaque.

L’ordre du jour médical était, alors, bien chargé: comment gérer l’insuffisance cardiaque droite dans le cadre de l’hypertension pulmonaire ?, quelle démarche diagnostique et thérapeutique?, le Symptôme d’apnée du sommeil (SAS) qui se manifeste, généralement, sous forme de pauses respiratoires pendant le sommeil, le SAS et l’hypertension artérielle, quelles particularités ?

Aujourd’hui, à Joumine, ces fléaux cardiovasculaires abordés trouvent, certes, leurs manifestations pathologiques identifiées et détectées par le biais des consultations médicales gratuites. Le «Bus du cœur» doit, alors, y débarquer, en donnant de l’espoir aux patients de la région.

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