Accueil Société Projet « Voix de la violence » : Il y a de quoi se plaindre !

Projet « Voix de la violence » : Il y a de quoi se plaindre !

 

Une rencontre de presse a été tout récemment organisée par l’Association voix du sourd de Tunisie (Avst) sur le thème de la femme sourde et malentendante et l’accès à la protection selon la loi 2017-58.

La conférence, qui a réuni autour de la même table des acteurs de la société civile, des représentants des institutions publiques, des ministères, ainsi que la communauté des femmes sourdes, a été une occasion pour aborder les problématiques et les obstacles que rencontrent ces femmes quant à l’accès à la justice et à la protection, afin de  trouver des solutions pratiques, à même de garantir leur inclusion sociale.

D’emblée, le président de l’Association voix du sourd de Tunisie a tenu à présenter brièvement l’association, ses buts et ses activités, d’autant plus qu’elle est la première association à être créée en Tunisie pour aider cette catégorie sociale vulnérable. Fondée depuis plus de quarante  ans, cette association œuvre à garantir l’accessibilité de ses membres et adhérents à un monde d’équité.

D’ailleurs, le projet « Voix de la violence, accès à la protection selon la loi 58-2017», lancé en septembre 2022,  en collaboration avec l’organisation Equitas, œuvre à la sensibilisation des femmes sourdes et malentendantes quant à leur droit d’accès à l’information…, en recourant à des formations et des spots de communication. Egalement, un dictionnaire en langue des signes (LST) sera prochainement publié, dans le but de changer concrètement la réalité de cette catégorie et l’aider à bien s’intégrer dans la société. En facilitant son accès à la protection.

Droit d’accès à l’éducation et à l’information

Il est aussi question d’évoquer les problèmes et les défis auxquels sont confrontées  ces femmes victimes de violence, réclamant leur droit à l’éducation, à l’accès à l’information. Leurs témoignages en disent long sur un vécu quotidien truffé de difficultés d’intégration, faute de communication et d’échange, notamment en l’absence d’interprètes maîtrisant la langue des signes au sein des centres d’accueil de prise en charge des femmes agressées. Sans pour autant pouvoir défendre leur droit d’être écoutées. Safa,  28 ans, une malentendante, souffre d’un environnement inadéquat et mal structuré, avec une infrastructure  qui ne facilite pas la vie et ne permet guère  d’avoir accès à la protection. « Il y a de quoi se plaindre, puisqu’il y a un obstacle de langue qui ne nous permet pas de communiquer facilement sur nos problèmes», témoigne-t-elle. Surtout que 90 % de cette frange sont quasi-analphabètes, ayant abandonné l’école à un âge précoce.

Volet recommandations, les différents acteurs présents se sont focalisés  sur l’importance  de l’élaboration d’un plan stratégique visant la promotion sociale des femmes sourdes pour faire face à toute forme de violence perpétrée à leur égard, l’établissement d’une liste d’interprètes maîtrisant la langue des signes pour aider ces femmes à mieux communiquer. Cela dit, il faut agir en connaissance de cause afin de les aider à mieux s’intégrer dans la société.

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