Dans cette nouvelle version de «Le mariage du loup», une création tuniso-italienne sur un air des «Quatre saisons» de Vivaldi, où jouait le prestigieux ballet de l’Opéra de Tunis, en comptant sur l’excellence des musiciens, les notes du célèbre compositeur vénitien, créées en 1725 et qui ne vieillissent guère, y jaillissent plus étincelantes que jamais. Les créateurs du spectacle se sont lancés dans un pari audacieux : ajouter des morceaux de musique électronique à la célèbre pièce. Le résultat est un concert exceptionnel !
Le Théâtre de l’Opéra de Tunis a présenté ce mercredi, 6 mars 2024, le spectacle «Les quatre saisons» dans une version revisitée intitulée «Le mariage du loup», produite en collaboration avec l’Istituto Italiano di Cultura di Tunisi. Créée en 2018 à l’inauguration du Théâtre de l’Opéra, cette pièce intemporelle met au goût du jour le chef-d’œuvre d’Antonio Vivaldi, considéré comme l’une des œuvres majeures de la musique classique, dans une relecture résolument contemporaine. Elle reprend des thématiques universelles ainsi que des scènes quotidiennes de la vie des Tunisiens et de leurs coutumes, racontées par des tableaux musicaux à travers une chorégraphie d’Emilio Calcanio et des mélodies ondulantes jouées par 23 musiciens de l’Orchestre Symphonique Tunisien sous la direction de Fadi Ben Othman. Le titre «Le mariage du loup» fait référence à une expression tunisienne pour désigner la pluie en concomitance avec un soleil brillant, accompagnés souvent d’un arc en ciel. C’est une allégorie de la vie avec ses tumultes, sa fantaisie, son charme, son sens du rythme et des couleurs. Pendant une heure, les spectateurs ont savouré une expérience riche en sensations, un voyage à travers les passions humaines et l’expression artistique, dans une des plus belles salles de concert en Tunisie. Dans cette nouvelle version, où joue le prestigieux ballet de l’Opéra de Tunis, en comptant sur l’excellence des musiciens, les notes du célèbre compositeur vénitien créés en 1725 et qui ne vieillissent guère y jaillissent plus étincelantes que jamais. Les créateurs du spectacle se sont lancés dans un pari audacieux : ajouter des morceaux de musique électronique à la célèbre pièce. Le résultat est un concert d’exception offrant un mixage de compositions classiques, de notes rythmées et de danse contemporaine dans une belle harmonie entre sons, costumes, scénographie et chorégraphie…
A mesure que le spectacle avance, l’originalité du projet s’affirme par le pouvoir émotif des langages musical et corporel. Nous assistons à une imitation de la nature par le son et les mouvements : le printemps idyllique, un orage, la danse des bergers aux sons de la murette, les premières offensives de l’hiver et le froid mordant. Une façon de donner à entendre et à voir toutes les potentialités expressives de la musique instrumentale et de faire du concert une expérience unique.
Les mouvements des quatorze danseurs du ballet annoncent avec allégresse le retour du printemps avec les pépiements joyeux des oiseaux. Quand le célèbre orage qui conclut l’été arrive, le grondement du tonnerre et le vent tournoyant se font entendre par les instruments à corde. Un grand déploiement de virtuosité instrumentale de la part des solistes comme de l’orchestre qui reproduisent en musique par le dialogue pétillant des violons les sons de la nature dans une riche superposition. Le public a apprécié le soin et la fidélité de l’exécution qui témoignent de la connaissance et l’expérience des musiciens.
Comme le caractère descriptif de la musique fait volontiers appel à l’imagination, la chorégraphie se fait à chaque instant complice des notes, tout en dépassant de loin la simple illustration pour amplifier le champ sensoriel du spectateur et exprimer la tension dramaturgique par des mouvements bradés de symboles. L’enjeu a été de taille pour les danseurs qui ont su affirmer leur sensibilité et leur talent pour montrer le ballet tunisien dans toute sa magnificence. La danse pastorale qui célèbre le retour du printemps dépeint les bergers croquant la vie dans toute sa simplicité. Les scènes semblent être familières, où ils déploient leur joyeux enthousiasme pour communiquer au public un sens de la vie et de la noblesse de la simplicité. Le ballet a constitué un excellent exemple de renouveau et son style contemporain rend la pièce unique et exceptionnelle. Les mouvements traduisent l’ambiance générale, tandis que les passages des solistes expriment les détails. Les éclairages et les costumes parviennent à créer des éléments chorégraphiques et des personnages d’une grande expressivité. Flamboyant et virtuose, ce concert n’a pas manqué d’impressionner les spectateurs. Il a soulevé des applaudissements et des acclamations qui ont marqué l’émotion particulière devant la magie des tableaux et la prestation qui a réussi à surprendre. Les créateurs de cette pièce sont parvenus à redimensionner la musique de Vivaldi pour en faire une œuvre originale sonore et visuelle. En renouvelant l’expérience de la musique classique, ils lui ont rendu son esprit de convivialité pour construire un lien original avec le public. On attend déjà les prochaines représentations.