Accueil Société Deux ans après le décret présidentiel: Les sociétés communautaires font leur chemin

Deux ans après le décret présidentiel: Les sociétés communautaires font leur chemin

A preuve, on en compte une centaine, dont 60 % sont déjà réalisées dans le secteur agricole. D’autant plus qu’il y en a d’autres qui rivalisent avec de petites entreprises industrielles et qui ont beaucoup marqué le contexte de l’économie citoyenne.

Au début, ce fut un simple effet d’annonce, quand le président Kaïs Saied avait décrété, en mars 2022, la création de nouvelles structures d’économie sociale et solidaire appelées sociétés communautaires locales. Aujourd’hui, leur généralisation progressive à travers les régions a pu dissiper le flou les entourant et fini par leur donner raison.

Que l’effort soit collectif

A preuve, on en compte une centaine, dont 60 % sont déjà réalisées dans le secteur agricole. D’autant plus qu’il y en a d’autres qui rivalisent avec de petites entreprises industrielles et qui ont beaucoup marqué le contexte de l’économie citoyenne. En l’espace de deux ans ou presque, ces nouvelles initiatives collectives ont fait du chemin et commencent, à vrai dire, à transfigurer le visage des contrées et des localités, jadis, oubliées par une politique d’Etat centralisée, mais aussi pénalisées sous l’emprise d’un modèle de développement injuste et machiavélique.

C’est que ces régions mal loties n’avaient pas eu la chance de s’autogérer, ni l’opportunité de s’investir dans des biens communs et des richesses propres à elles. Alors qu’on aurait dû, depuis, inverser la tendance et changer ainsi la donne. C’est pourquoi un tel décret présidentiel 15-2022 est perçu comme une planche de salut et un véritable fer de lance du développement local et régional. L’essentiel est que l’effort soit collectif et que ses fruits bénéficient à tous et à la collectivité, avait argué, en substance, le chef de l’Etat. Sa décision était justifiée par le fait que tout citoyen a le droit de tirer profit des dividendes des richesses de sa région, voire de son pays.

En outre, l’institution d’un Secrétariat d’Etat chargé des sociétés communautaires— nouvellement rattaché au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle— a permis à l’économie sociale et solidaire d’acquérir ses lettres de noblesse. Tant et si bien que celle-ci s’érige en locomotive d’un nouveau marché, où tout demandeur d’emploi pourrait trouver une place de choix, étant donné que ces sociétés communautaires revêtent, a priori, une vocation citoyenne. De ce fait, l’homme demeure le moyen et la finalité de l’œuvre de développement.

Quand les banques entrent en scène !

Certes, l’adhésion du ministère des Affaires sociales à ce choix d’investissement fait en sorte que les conditions de vie des habitants locaux s’améliorent de plus en plus. Et que chacun puisse y trouver son compte. Autant dire, ici, que l’œuvre économique n’a aucun poids si elle n’aura pas un impact positif sur le bien-être social à l’échelle locale. Et c’est dans cette optique que la notion «responsabilité sociétale » puise son essence. Aussi, une société communautaire trouverait-elle sa juste signification dans une dimension sociale pure et simple.

Par ailleurs, un nouvel atout matériel vient s’incruster dans ce projet. Ceci étant, l’on a vu, dernièrement, des institutions financières publiques entrer en scène. A savoir que la BH, la BNA, la BTS et bien d’autres privées ont affiché, volontiers, leur intention de financer ces sociétés communautaires, en leur débloquant des lignes de crédit conséquentes. Ce qui pourrait leur apporter une certaine valeur ajoutée.

Et pour preuve, ces banques ont tenu à signer des conventions avec le nouveau secrétaire d’Etat chargé des sociétés communautaires, en vertu desquelles elles s’engagent à financer ces entreprises citoyennes et à fournir l’assistance technique nécessaire aux porteurs de projets similaires. Bien que ces initiatives bancaires viennent en réponse à l’appel présidentiel, elles demeurent, quand même, salutaires.

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