Deux unités dilapidées ou un point gagné ? Une chose est sûre, à l’avenir, pour revenir dans le sillage du leader, Stadistes et Etoilés devront jouer des partitions sans faute jusqu’à la fin.
Une équipe ne peut prétendre à la victoire avec un gardien moyen. Franchement, Hlel, portier du ST et Jmal, gardien de l’ESS, sont tous deux coupables sur les buts encaissés au Hedi Naifer. Le premier n’a pas anticipé le rush de Chamakhi et le second s’est fait prendre comme un «bleu» par le rebond, calculant mal la trajectoire du ballon. Dimanche, cette opposition de style entre le Stade et l’Etoile valait le détour. Le niveau affiché n’était certes pas terrible, mais les erreurs étaient nombreuses, et les gardiens si médiocres.
Au Bardo donc, en dépit du nul qui a sanctionné les débats, le match n’a pas accouché d’une souris, mais d’un vrai divertissement. Un peu comme un bon film de série B, mais bien loin il est vrai du grand cinéma que sait parfois offrir le football de haut niveau tunisien. A chacun sa mi-temps aussi pour ce match où le Stade y a cru trop tôt, manquant d’audace alors qu’il aurait dù s’en remettre au fameux dicton «la meilleure défense, c’est l’attaque». Pourquoi ? Parce qu’en resserrant le bloc-équipe autour du gardien Hlel, les locaux ont affranchi une Etoile qui n’en demandait pas tant et l’égalisation intervenue en fin de rencontre n’est d’ailleurs pas le fruit du hasard. Dimanche, nous eûmes donc droit à un match animé et équilibré par moments. En clair, Stadistes et Etoilés nous ont offert un beau début d’après-midi de football sans pour autant nous gratifier d’un niveau de jeu à la hauteur du pedigree des deux institutions. Un montant touché, une tête plongeante repoussée, des buts et du suspense : tout était réuni lors de cette affiche qui n’a pas livré de vainqueur. Certes, d’aucuns se disent qu’il n’aura manqué qu’un but supplémentaire, une réalisation de plus dans le temps réglementaire pour faire basculer la rencontre dans une autre dimension. Mais globalement, les 22 acteurs furent trop maladroits et pas assez entreprenants à la fin pour forcer leurs destins respectifs.
Quand tout bascule!
Lors de ce duel, Hamadi Daou a opté pour un plan en trois lignes de jeu, un 4-3-3 stadiste qui a fait ses preuves lors de la phase 1 du championnat mais qui n’a pas fonctionné pleinement au play-off jusque-là. Ainsi, à y regarder de plus près, devant Sami Hlel, l’habituelle paire Sahraoui-Ben Abda a pris place dans l’axe, alors que Hannachi et Laifi ont occupé les flancs. Plus haut, Oumarou et Lamine Ndao ont enfilé les rôles de sentinelles et Diallo celui de play-maker. Enfin, en attaque, sur le couloir gauche, Khadhraoui a vite fait de céder sa place à Amath Ndao, Bilel Mejri a pris l’aile opposée et Jouini, toujours en pointe, a complété le trident d’attaque stadiste. En face maintenant, l’Etoile, version Nafkha-Seif Ghzel, s’est produite avec quasiment la même stratégie, soit une approche en 4-2-1-2-1, une orientation de jeu qui passe au 4-3-3 en situation de relance. En l’état, juste devant Jmal, Ghedamsi-Jelassi ont formé le rideau défensif, alors que Ben Hassine à droite et Nawali à gauche ont occupé les côtés. A la récupération, Sidibié et Ben Ali avaient pour rôle de ratisser large mais aussi de soutenir Edem Ouertani, posté à la barre. Enfin, Raki Aouani a pris l’aile droite, Jaziri a occupé le couloir opposé et Jertilla a enfilé la tunique d’avant-centre. Ce faisant, comme abordé ci-haut, chaque formation a quelque peu mis à profit ses temps forts. Portés par leur public, les Stadistes démarraient la rencontre «le couteau entre les dents», prenant les Etoilés à la gorge. L’ouverture du score était méritée, mais il fallait majorer ce qui devait l’être par la suite, car tout a basculé en seconde période quand l’ESS a appuyé sur le champignon en y mettant l’intensité requise. Coup de froid sur le stade Hedi Naifer, l’Etoile vient d’égaliser et le ST ne peut que constater, même si Oumarou a raté la balle de match vers la fin. Deux unités de dilapidées ou un point de gagné ? Une chose est sûre, à l’avenir, pour revenir dans le sillage du leader, il faudra jouer une partition sans faute jusqu’à la fin…