Le développement régional intégré et durable en Tunisie est devenu une exigence d’actualité, surtout après la remise en question du modèle de développement et l’accroissement des contraintes socioéconomiques et des disparités, ce qui nécessite, d’une part, de changer l’approche descendante (Top down) dans la prise de décision de développement et, d’autre part, les approches sectorielles, qui ont montré des résultats modestes. C’est ce qui a imposé à l’Etat la nécessité de passer à l’approche politique de la planification régionale comme méthode permettant une compréhension approfondie des besoins de la population et des acteurs économiques régionaux et comme mécanisme de réussite des projets de développement local.Dans la continuité de l’engagement en faveur du développement économique de l’ensemble des régions de la Tunisie et en adéquation avec les valeurs de proximité et de citoyenneté, le Président de la République, Kaïs Saïed, a réitéré, récemment, « l’urgence de lancer des initiatives concrètes pour le développement du sud tunisien et des régions désertiques ». Il a insisté sur la réactivation de l’Office de développement du sud, en s’inspirant de l’Office de développement de Rjim Maâtoug, qui a transformé le désert en zones verdoyantes. Le Chef de l’Etat a également mis l’accent sur la nécessité d’un développement inclusif couvrant toute la Tunisie, de Ras Angela au nord jusqu’à Borj El Khadhra au sud. Et d’ajouter que «la seule solution est de promouvoir l’agriculture, de peupler le désert et d’y installer des équipements collectifs», citant l’expérience de Rjim Maâtoug qu’il qualifie de «grande réussite».Il convient de rappeler que la région du Sud, à l’instar d’autres régions du pays, se trouve à un moment crucial de son développement, confrontée à des défis et à des retards dans la mise en œuvre de projets de développement, mettant en péril son attractivité et sa compétitivité.
Ce retard doit être comblé rapidement afin que la région puisse bénéficier des avantages du nouvel office pour le développement du sud et du Sahara. L’opérationnalisation de cette structure est cruciale pour améliorer la mobilité et la qualité de vie des habitants, répondre aux besoins d’investissement, tout en renforçant le développement régional. Elle offrira, par ailleurs, des services d’assistance pour accompagner la région dans la maturation de ses projets, l’amélioration de la gestion financière, la mobilisation des ressources propres… L’objectif est aussi de pallier les fragilités causées par les mutations qui ont marqué le contexte socioéconomique de la Tunisie au cours des dernières décennies et les nouveaux défis qui en ont résulté.