One Woman Show «Deadline » : Souad Ben Slimane est de retour !

 

Souad est auteur et acteur, ce qui donne à sa performance la fluidité et l’aisance de la spontanéité. Elle raconte : le quotidien d’une femme, ses problèmes, ses addictions, ses espoirs et ses déceptions.

Souad Ben Slimane est drôle même quand elle est triste. Est-ce un don ou une malédiction ? Je ne saurais me prononcer. Je me souviens avec honte avoir pleuré de rire un jour où elle me confiait ses malheurs, tout en compatissant sérieusement à ses déboires.

A la librairie El Kitab, cette ancienne journaliste de La Presse, actrice et scénariste devant l’éternel, nous présentait son dernier one woman show «Deadline ».

L’espace intimiste de la nouvelle librairie, qui fait la joie du quartier par son intense activité culturelle, la disposition des sièges autour de l’artiste, le public, volontairement limité, faisaient de cette soirée un joli moment.

Souad est auteur et acteur, ce qui donne à sa performance la fluidité et l’aisance de la spontanéité. Elle raconte : le quotidien d’une femme, ses problèmes, ses addictions, ses espoirs et ses déceptions.

Elle brosse, pour chacune de nous, un portrait de nous-mêmes. En tout cas une partie. Car qui oserait jurer ne pas se pâmer d’admiration devant ces acteurs qui font son panthéon de cinéaste chevronnée ? Laquelle affirmerait sans hésiter ne pas se rebeller—fût-ce intérieurement—devant les exigences d’un époux inconsciemment égoïste ? Qui avouerait son impatience à suivre les derniers épisodes d’une série addictive ?

Bien sûr, c’est la vie banale et classique d’une femme tunisienne qu’elle raconte. Mais c’est fait avec dérision, imagination, et à propos.

Et puis, subtile, sous le prétexte du sourire, passe une critique pertinente des choses qui fâchent, des événements qui dérangent, des situations qui choquent, des personnes  que l’on n’aime pas.

Mais c’est fait avec une telle légèreté, innocence et l’air de ne pas y toucher. Tout en y touchant avec à propos et efficacité.

Souad Ben Slimane n’écrit plus à la Presse, et on le regrette. Mais elle n’en a acquis que plus de verve, de  style et de talent.

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