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Plans d’aménagement urbain : Un goût d’inachevé !

 

Ces plans d’aménagement urbain (PAU), aussi formels soient-ils, ont beau répondre aux attentes et préoccupations des habitants, ne sont jamais arrivés à leur terme, laissant ainsi un goût d’inachevé.

Au fil des échéances municipales qu’on a vécues, depuis bien des années, les imposteurs de la vingt-cinquième heure n’ont cessé de nous abreuver de fausses promesses,au grand dam des populations, des localités et des régions, vivant encore dans la misère. Que valent des conseils locaux sans plans de développement globaux ?

C’est bien le cas tunisien !

Ce fut bien le cas tunisien, où nos dirigeants communaux naviguent à vue d’œil, ne visant pas loin. Soit, aucun plan d’aménagement, s’il existait déjà, n’a été réellement appliqué, n’aboutissant à rien. Ce sont ces termes qu’avait publiquement déclarés le Président Kaïs Saïed aux médias, lors de sa visite commémorative, à Monastir, à l’occasion du 24e anniversaire du décès du leader défunt Bourguiba, premier Président de la République tunisienne, qui avait, à l’aube de l’indépendance, posé les jalons d’une politique urbanistique nationale, et dont la mise en œuvre  a été, depuis, confiée à la municipalité, en tant qu’entité territoriale géographiquement décentralisée, sans être, concrètement, dotée d’un pouvoir décisionnel effectif.

Et même les schémas directeurs communaux dont on nous rebattait les oreilles étaient plus souvent figés et hors normes. Elaborés pour dessiner les contours des périmètres communaux et structurer leurs espaces urbains, en prenant considération des besoins et usages collectifs et les contraintes y liées d’ordre budgétaire, réglementaire, technique ou  environnemental, ces Plans d’aménagement urbain (PAU), aussi formels soient-ils, ont beau répondre aux attentes et préoccupations des habitants, ne sont jamais arrivés à leur terme, laissant ainsi un goût d’inachevé. Et combien de projets si structurants, favorisant une infrastructure de base (routes, hôpitaux, écoles, équipements…), des voiries et bien d’autres voies de communication n’ont pas été dûment structurés. Faute d’études techniques et logistiques, tout projet a fini par tomber à l’eau avant même d’avoir commencé.

Il y a de quoi s’indigner

Et si certaines communes, dont le nombre se compte sur les doigts d’une main, ont eu à donner le ton, ayant bien géré leurs cités, d’autres n’ont pas fait dans la dentelle, ni même pensé à parer à l’urgence, afin d’améliorer le paysage urbanistique et esthétique des villes. En termes d’habitations, des structures administratives et d’équipements stratégiques (santé, écoles, loisirs et prestations aux jeunes…), la qualité fait toujours défaut.

Dans toutes les localités et délégations, il y a de quoi s’indigner : du nord au sud, passant par le centre du pays, les problèmes et les préoccupations n’en finissent pas. Et les revendications des riverains sont presque les mêmes. Soit, manque d’éclairage public, rues et ruelles crevassées, nids de poule partout, services administratifs limités et bien d’autres écueils et carences qui suscitent colère et mécontentement. Aucun coin du pays n’est ainsi épargné par des mouvements sociaux réclamant rétablissement de la situation. Les habitants locaux pointent du doigt un cadre de vie indécent et encore moins adapté à ce qui a été, a priori, planifié. Ni l’infrastructure ni l’architecture de nos villes n’ont pu se faire dans les règles de l’art.

Passées les années, ces PAU, aussi dépassés soient-ils, sont devenus partie du problème et non pas la solution. Ils ne sont plus en harmonie avec les commodités de la vie. Donc, faut-il passer à l’action et agir, de la sorte, en réponse à l’appel du ministère de l’Equipement quant à la révision, dans les plus brefs délais, de nos plans d’aménagement. Et que l’élaboration de ces plans devrait bel et bien s’inscrire dans la durée. «L’adoption des plans d’aménagement urbain, qui se fait dans le cadre d’une approche participative, constitue un outil efficace pour la réalisation du développement intégré et durable, la gestion rationnelle du paysage urbain et l’amélioration des conditions de vie des citoyens», souligne le département de l’Equipement, dans un communiqué publié le mois dernier.

Communes, à vos plans

Cela dit, l’aménagement de l’espace urbain n’est plus une simple réflexion réduite à sa juste vocation territoriale. Et pas, non plus, seulement de l’argent vainement investi dans des études techniques autant figées qu’improductives. Tout plan de développement est tributaire d’un plan d’action pouvant être concrétisé. Et l’organisation des villes nous conduit, forcément, à tenir compte de leurs aspects esthétiques et architecturaux. Deux volets intrinsèques intimement liés à leur environnement immédiat, à même de faciliter la vie des habitants et leur assurer quiétude et satisfaction. Et tout projet du développement local et régional, voire national, serait, en fait, le reflet de la volonté populaire, mais aussi la traduction de ses attentes et ambitions. «Il s’agit également de lutter contre les constructions anarchiques et l’expansion urbaine rapide au détriment des terres agricoles et des écosystèmes naturels», ajoute encore le même communiqué du département de l’Equipement.

Alors, communes à vos plans d’aménagement. Au cours du mois écoulé, quelque 60 PAU ont été approuvés dans plusieurs communes tunisiennes, relevant de divers gouvernorats du pays. Ces communes sont appelées, plus que jamais,  à hâter la réalisation des études concernant ces plans d’aménagement urbain pour booster l’investissement, réaliser le développement durable et d’améliorer le paysage urbain.

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