Le FMI alerte sur les niveaux d’endettement élevés
La Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a mis en garde contre les niveaux d’endettement élevés de plusieurs pays ainsi qu’une économie mondiale de plus en plus fragmentée, soulignant que les restrictions commerciales ont quadruplé au cours des deux dernières années. Elle a noté que le commerce augmente plus lentement que le PIB, ce qui reflète une anomalie sur le plan économique.
La faible croissance projetée lors des prochaines années est aussi une source de préoccupation, a noté la patronne de l’institution de Bretton Woods.
Pour remédier à cette situation, la cheffe du FMI a préconisé une plus grande consolidation budgétaire, une augmentation des revenus à travers la révision de la taxation et la consolidation fiscale.
Elle a aussi mis l’accent sur l’importance de la promotion de la technologie, d’une plus grande autonomisation des femmes et de la stabilité mondiale pour relever les défis de la croissance.
Le FMI a injecté mille milliards de dollars depuis le début de la pandémie du Covid-19 en liquidités et en réserves en vue de soutenir la croissance des pays les plus vulnérables, a souligné la DG de l’institution financière internationale.
L’inflation au niveau mondial devrait tomber à 5,8% en 2024 avant de baisser à 4,4% en 2025, a souligné le FMI dans son dernier rapport « Perspectives de l’économie mondiale ». Par ailleurs, la croissance du commerce mondial devrait atteindre 3,3% en 2024 avant d’augmenter à 3,6% en 2025, soit des taux inférieurs à la moyenne historique de 4,9%.
Les prix alimentaires mondiaux repartent à la hausse
Malgré une nouvelle baisse du cours des céréales, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont rebondi en mars, augmentant pour la première fois depuis juillet 2023, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Dans son nouveau rapport publié récemment à New York, la FAO explique la hausse notamment par la flambée des cours des huiles végétales et de la viande. L’indice des prix des denrées alimentaires, qui suit la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, a crû de 1,1% en mars par rapport à février. Sur un an, en revanche, la tendance est toujours à la baisse des prix, avec un repli de 7,7% par rapport à mars 2023. L’Indice FAO des prix des huiles végétales a été le moteur de la hausse. Les cours des huiles végétales ont bondi de 8%, leur niveau le plus élevé en un an, souligne la FAO dans son rapport mensuel, notant que « les cotations des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont toutes augmenté ».
Les causes de cette hausse sont diverses, selon la FAO. Les prix internationaux de l’huile de palme ont augmenté en raison de la baisse saisonnière de la production dans les principaux pays producteurs et de la fermeté de la demande intérieure en Asie du Sud-Est.
A l’inverse, l’indice FAO du prix des céréales a baissé de 2,6% en mars, désormais situé « à 20% en dessous de sa valeur de mars 2022», note la FAO. «Ce recul est dû à la diminution des prix mondiaux du blé, en raison de la forte concurrence à l’exportation – soulignée par l’annulation des achats par la Chine— » entre l’Union européenne, la Russie et les États-Unis, explique la FAO. Le riz est également en repli ce mois-ci, en baisse de 1,7%. Seul le cours du maïs a augmenté, en partie à cause de problèmes logistiques en Ukraine.
Par ailleurs, le commerce mondial des céréales devrait augmenter de 1,7 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 485 millions de tonnes en 2023/24.
La FAO a également ajusté ses prévisions pour la production mondiale de blé en 2024, qui s’établit désormais à 796 millions de tonnes, soit une augmentation de 1 % par rapport à 2023.
L’Opep+ décide de maintenir ses niveaux de production inchangés
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, l’Opep+, ont annoncé le maintien inchangé de ses niveaux de production de l’or noir.
Cette décision, communiquée à l’occasion de la 53e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (Jmmc) de l’Opep+, tenue par visioconférence, intervient à l’issue de l’examen des données relatives à la production de pétrole brut chez les membres pour les mois de janvier et février 2024, indique l’Opep. L’Opep+ avait décidé en mars de baisser sa production de 2,2 millions de barils par jour jusqu’à juin 2024, dans le but de soutenir les cours du brut, le prix du baril de Brent évoluant actuellement à son niveau le plus haut depuis novembre 2023.
Le Jmmc a noté la grande conformité marquant la coopération des pays membres à l’Opep et non membres à l’Opep pour l’atteinte des objectifs tracés, se félicitant de l’engagement de l’Irak et du Kazakhstan pour compenser leur surproduction de pétrole. Le Comité a, en outre, invité les pays ayant des volumes de surproduction en suspens durant les trois premiers mois de 2024 à soumettre leurs plans de compensation détaillés au secrétariat de l’Opep d’ici le 30 avril, relevant qu’il continuera à surveiller la conformité des ajustements de production décidés le 4 juin 2023 ainsi que les ajustements volontaires de production annoncés par certains pays participants et non participants à l’Opep.
Prévisions de croissance de l’UE : une nouvelle baisse de l’inflation
L’économie de l’UE a entamé l’année 2024 avec une dynamique modérée. La Commission européenne a revu à la baisse ses prévisions de croissance, les ramenant à 0,9 % pour l’UE et à 0,8 % pour la zone euro. Même si les taux d’inflation devraient diminuer plus que prévu, des défis restent à relever.
Après avoir échappé de justesse à la récession à la fin de 2023, l’économie de l’Union européenne a entamé l’année 2024 avec moins de vigueur que prévu, comme le confirme la Commission européenne dans ses dernières prévisions économiques. Les nouvelles projections font état d’une révision à la baisse des perspectives de croissance pour l’année, désormais attendue à 0,9 % dans l’UE, soit une baisse par rapport au 1,3 % prévu précédemment. Les prévisions pour la zone euro sont également ajustées à 0,8 %, contre 1,2 % précédemment.
La Commission souligne qu’une reprise progressive se profile à l’horizon pour le second semestre 2024, soutenue par une diminution des pressions inflationnistes, une augmentation attendue des salaires et un marché du travail robuste qui stimule les dépenses de consommation.
Une reprise est attendue en 2025, avec une croissance prévue de 1,7% dans l’UE, inchangée par rapport aux prévisions d’automne, et de 1,5% dans la zone euro, en baisse par rapport au 1,6 % précédent.
L’inflation devrait diminuer plus rapidement que prévu. L’indice des prix à la consommation harmonisé dans l’UE devrait diminuer plus rapidement, passant de 6,3 % en 2023 à 3 % en 2024, puis à 2,5 % en 2025.
La zone euro reflète cette tendance, avec des taux d’inflation qui devraient passer de 5,4 % en 2023 à 2,7 % en 2024 et à 2,2 % en 2025. Les prévisions d’inflation pour 2024 dans la zone euro ont été revues à la baisse (3,2 %), tandis que celles pour 2025 sont restées inchangées. L’investissement devrait être stimulé par l’amélioration des conditions de crédit et la poursuite du déploiement du plan de relance et de résilience.
Les échanges commerciaux, dont les performances ont été inférieures à celles de l’année dernière, devraient également revenir à des niveaux normaux avec les partenaires étrangers.