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Le livre est à la page !

Editorial La Presse

 

Ouverture aujourd’hui de la 38e édition de la Foire internationale du livre de Tunis (Filt) qui se poursuivra jusqu’au 28 avril au Palais des expositions au Kram. N’eût été l’intervention du Président de la République, l’événement n’aurait pas eu lieu ! A ce jour, on ignore les  véritables raisons qui ont poussé le ministère à reporter la date de la tenue de cette foire. On croit savoir que les raisons avancées étaient les failles de sécurité. Des failles qui auraient pu être comblées, d’autant plus qu’on était à des mois de la date prévue.   

Bref, la foire est là et elle prend des allures de fête comme chaque année ! Une foire du livre qui n’a pas seulement un aspect culturel mais aussi un aspect politique puisqu’en organisant cette foire internationale, la Tunisie affirme ses choix : encourager la libre circulation des idées à travers les livres. Selon les chiffres, il y a 25 pays participants, 314 pavillons et 280 activités pour enfants telles que les ateliers interactifs et les sessions d’éducation numérique. Au programme aussi des rencontres-débats animées par des spécialistes qui maîtrisent bien leur sujet. Ainsi, plusieurs questions seront soulevées dans la section «Rencontres-débats», à savoir « La résistance et la question de l’engagement intellectuel, artistique et littéraire», «La Palestine dans la littérature tunisienne», «Le non-voyant et l’apprentissage linguistique», «Les questions du piratage et de l’usurpation dans les champs de l’édition et de la création» et une conférence – débat en hommage à Abdulaziz Al Babtine.

Egalement au menu : un hommage  à Mohamed El Ghozzi, une célébration de ces Tunisiennes primées à l’international, une lecture dans le récit du génocide et de la résistance, un débat sur l’écriture de la douleur dans la littérature arabe.

Soit ! Mais  à notre sens, la question des jeunes reste la plus importante à traiter et nous espérons que les organisateurs lui accorderont l’espace qu’il faut mais aussi l’axe de réflexion nécessaire. Car la Foire du livre est aussi appelée à réfléchir sur la question : la transmission livresque du savoir pour les jeunes elle est encore possible aujourd’hui ? Que représente un livre pour une jeunesse complètement « déconnectée » de la réalité sociale et politique du pays ? Comment communiquer avec une jeunesse qui vit selon de nouveaux codes, une jeunesse qui « scrolle » mais qui ne feuillette pas, une jeunesse dont le sens olfactif ne réagit pas  à l’odeur des livres ? Force est de croire que  le défi est difficile à relever. Mais il reste encore de l’espoir justement grâce à l’organisation de ce genre d’événement.

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