Le programme régional d’assistance et de financement, dédié au secteur privé, tend à soutenir les jeunes auto-entrepreneurs, notamment de la gent féminine. En Tunisie, il compte actuellement 7 entreprises bénéficiaires et pourrait soutenir d’autres.
Le Challenge Fund For Youth Employment, CFYE, est un programme de 7 ans, financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères. Le fonds vise à créer un avenir stable et prospère pour 230.000 jeunes femmes et hommes issus de la région Mena, du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et de la Corne de l’Afrique.
Le programme entend atteindre cet objectif en soutenant le secteur privé dans la mise en œuvre d’initiatives pour l’emploi des jeunes dans ces régions, leur offrant des opportunités de travail décent, avec de meilleures perspectives de développement personnel, un revenu stable, une protection sociale et des conditions de travail sécurisées. Entamé en octobre 2019 pour se poursuivre jusqu’à décembre 2026, ce programme, faut-il le noter, n’a effectivement démarré en Tunisie qu’au début de l’an passé, avec en toile de fond des perspectives très prometteuses.
Accompagnement transversal
Selon le représentant du Fonds en Tunisie, Issam Elkhorchani, 11 pays sont bénéficiaires de l’assistance et du financement de ce programme qui est centré sur les jeunes. «En Tunisie, il cible la tranche d’âge 18- 35 ans. On a ciblé les entreprises à capacité de développement et d’emploi, ayant démontré une certaine capacité de résilience à travers un business modèle fiable et concret», précise-t-il. Et d’ajouter : «Nous faisons du suivi trimestriel et annuel, avec une assistance technique et un accompagnement transversal pour aider les jeunes entrepreneurs à faire face aux différents défis dans leurs environnements professionnels respectifs. Ces défis varient de la couverture sociale à l’instabilité des revenus. Aussi, nous offrons aux bénéficiaires une assistance juridique, outre celles financière et technique. A cet effet, on a une loi pour l’auto-entrepreneur, mais sur le plan inclusion, elle n’englobe pas les free-lances et les métiers non-commerciaux».
Dans ce sens, il a rappelé l’organisation d’un événement d’apprentissage régional autour de l’auto-emploi qui avait connu un important partage d’expériences. C’était une occasion, dit-il, de voir les expériences des pays du voisinage. « Le Maroc, par exemple, se dote d’une loi sur l’auto-emploi qui est appliquée et qui a une assiette élargie des métiers d’auto-entrepreneurs et les auto-employés généralement», a, encore, indiqué Issam Elkhorchani.
Décence et genre
Basé sur les besoins transversaux des pays francophones du portefeuille du Cfye, cet événement d’apprentissage régional a été une occasion pour se concentrer sur les défis clés en matière d’apprentissage pour les partenaires de mise en œuvre. Il y a eu un focus spécifique sur l’auto-emploi avec des thèmes transversaux sur la décence et le genre.
D’après M. Elkhorchani, le processus de soutien aux auto-entrepreneurs se fait avec 7 entreprises du secteur privé. Ces entreprises bénéficiaires relèvent de différentes activités, dont le commerce, le textile, l’agro-bio, la microbiologie, le traitement de déchets, et du secteur financier. Celle qui relève du secteur financier, à elle seule, va financer 26 PME. Et notre interlocuteur d’affirmer que ces 7 entreprises, à haute capacité de développement, vont créer et améliorer 10.000 emplois en Tunisie, avec plus de 5.000 pour les jeunes femmes, faisant remarquer que leurs activités sont dispatchées sur plusieurs régions entre Tunis, Siliana, Nabeul, le Kef, Sousse, Gafsa, Gabès et Médenine.
Ainsi, le Fonds, qui cible les jeunes auto-entrepreneurs, notamment les jeunes femmes, compte investir près de 6 millions d’euros pour une valeur globale du projet de quelque 14 millions d’euros.