Une nouvelle page semble s’ouvrir dans les relations trilatérales entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye grâce à la détermination démontrée par les dirigeants des trois pays, en vue d’un partenariat plus engagé sur la voie de l’intégration progressive.
En effet, la première réunion consultative entre le Président de la République, Kaïs Saïed, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et le Président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younès Menfi, qui s’est tenue le 22 avril 2024 à Tunis, a été couronnée par une Déclaration finale qui met l’accent sur un certain nombre de points touchant les niveaux politique, économique et sécuritaire, sans oublier la coopération multilatérale avec les pays du voisinage aussi bien en Afrique qu’en Europe.
Ainsi, ont été actés des accords relatifs aux différents domaines vitaux liés à l’eau, à l’électricité, à la production céréalière, à la sécurité alimentaire, à l’établissement de grands projets d’investissements conjoints dans les secteurs prioritaires dont ceux pétroliers et énergétiques, en plus des volets relatifs à la valorisation du patrimoine, des programmes culturels, de la recherche scientifique, de la formation professionnelle et des technologies modernes.
Cette réunion tripartite est une opportunité pour mettre en avant la volonté des trois pays d’asseoir une vision politique commune et d’établir une coordination entre des positions envers les diverses questions régionales et internationales, afin que le trio forme un bloc harmonieux et respecté.
Un regroupement disposant d’un poids économique imposant
Les trois pays forment un ensemble démographique de poids qui pourrait peser dans les rapports à caractère économique, financier et commercial que les différents vis-à-vis seront appelés à prendre en considération lors des négociations, sans oublier qu’un tel regroupement dispose de fait d’un poids économique imposant.
La première réunion a permis de faire prévaloir la convergence des visions et la similitude des objectifs dans le cadre d’un programme prônant le respect mutuel dans les relations ainsi que la nécessité d’accorder la primauté à la souveraineté nationale de chaque pays et à la non-ingérence dans les affaires intérieures d’autrui.
Parmi les résultats préliminaires de cette rencontre de Tunis, on cite l’ouverture de certaines perspectives économiques prometteuses pour les trois pays qu’il faudra préciser lors des prochaines réunions entre les dirigeants des trois pays.
C’est dans cet ordre d’idées que Skander Ounaïes, professeur universitaire en économie et ancien conseiller économique au Fonds souverain du Koweït (KIA), voit d’un œil scrutateur et positif ladite réunion tuniso-algéro-libyenne, à condition que l’évolution en Libye se poursuive dans le sens de la cohésion et de la stabilité après le règlement des conflits internes dans un cadre libyco-libyen.
En tout état de cause, les jalons sont posés pour l’émergence d’un partenariat constructif et positif grâce à cette initiative tunisienne et à la détermination des deux autres voisins pour aller de l’avant en privilégiant les points qui les unissent dans un esprit de pragmatisme de bon aloi.
D’autant plus que la foi est de mise et que la confiance mutuelle est le maître mot qui prédomine les relations entre pays voisins que tout semble unir, dont notamment les éléments de base de la langue, la religion, la culture et l’histoire. Outre la conviction en la réussite d’un projet aussi ambitieux.