A la fin de 2023, le taux national de chômage s’établit à 16,4 %, portant le nombre de chômeurs à 667,5 mille, contre 638,1 mille recensés au cours du troisième trimestre de la même année, selon des statistiques officielles.
On vient de célébrer, sans faire trop de bruit, la fête du Travail. Soit un 1er mai bien chargé de symboliques consacrant la valeur de l’emploi, en tant que principal objectif d’une révolution inaccomplie.
Cette journée tire ses lettres de noblesse de sa genèse historique, remontant à la fameuse révolte de Chicago, aux Etats-Unis, survenue en 1886 pour faire du travail un droit acquis et un attribut social à défendre bec et ongles. Certes, l’événement vaut bien la messe, mais le nouvel ordre mondial a changé la donne, produisant ainsi un effet papillon. En Tunisie, les choses n’ont pas bien évolué et les crises accélérées ponctuant nos rythmes de vie ont fini par scléroser la politique active de l’emploi.
De l’eau a coulé sous les ponts
Certes, le fléau du chômage endémique ne date pas d’aujourd’hui, mais les initiatives d’intégration et les différents mécanismes d’insertion professionnelle semblent être voués à l’échec. A la fin de 2023, le taux national de chômage s’établit à 16,4 %, portant le nombre de chômeurs à 667,5 mille, contre 638,1 mille recensés au cours du troisième trimestre de la même année, selon des statistiques officielles.
En terme de sexe, le taux de chômage chez les hommes a augmenté, passant de 13,4% au troisième trimestre à 13,8 %, tandis que pour les femmes, il a atteint 22,2 % au cours du quatrième trimestre de l’année 2023, contre 21,7 % au troisième trimestre de la même année, toujours selon la même source. Cela dit, on avance à reculons !
Il y a bien longtemps l’emploi figurait à l’ordre du jour de nos gouvernements successifs comme une priorité d’Etat. Il s’est érigé en souci majeur de tous les gouvernements, étant toujours la pomme de discorde entre employeurs et employés. Et tous se défendent en bataille rangée, à laquelle s’associent patronats et syndicats. Mais, en réalité, ce dossier continue à faire du surplace. Et puis, que d’eau a coulé sous les ponts.
Diplômés en chômage, un fardeau de trop
Jusqu’à nos jours, on a du mal à gérer un tel dossier si brûlant. Il est vrai que cela dépend, selon les économistes, de plusieurs facteurs inhérents à l’investissement, au faible taux de croissance, mais aussi au déséquilibre flagrant au niveau du marché du travail. Cela dit, il n’existe même pas une politique active d’emploi si lucide et prospective. D’où il est temps de procéder à des révisions à même de relancer un nouveau débat sur l’emploi. Tout le reste n’est qu’un bluff politique !
En effet, l’on ne peut pas satisfaire toutes les demandes additionnelles d’emploi, mais on devrait, du moins, les orienter vers l’investissement privé, en les gratifiant d’incitations financières, avec une facilité d’accès à des prêts bancaires. Chapitre emplois précaires, ils sont considérés comme une épine dans le pied. Il y a intérêt d’en finir avec, mais a-t-on, vraiment, la volonté d’ouvrir ce dossier qui inquiète autant des catégories socioprofessionnelles ? On en cite, à titre indicatif, les ouvriers de chantiers, les femmes travailleuses dans l’agriculture, les handicapés peu rémunérés et bien d’autres métiers menacés. Les diplômés du supérieur en difficulté d’insertion sont aussi un fardeau de trop.