Deux conventions pour la réalisation de deux projets de production d’électricité à partir de l’énergie photovoltaïque dans les régions de Tataouine et de Gafsa, de capacités respectives de 200 mégawatts et 100 mégawatts, dans le cadre du régime de concession, ont été signées, hier, au palais du gouvernement à La Kasbah.
La cérémonie de signature s’est tenue en présence de membres du gouvernement ainsi que des représentants des investisseurs et des bailleurs de fonds. Les projets ont été attribués respectivement aux sociétés Amea Power et Voltalia pour un coût d’investissement total de près de 800 millions de dinars. S’étalant sur des surfaces respectives de 400 et 200 hectares, les deux sites photovoltaïques de Tataouine et de Gafsa devront entrer en exploitation en 2026 et le début des travaux de construction sont prévus pour 2025.
Une étape importante est finalisée
S’exprimant à cette occasion, la ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Fatma Thabet, a souligné que la signature des accords de ces deux projets intervient à un moment où la Tunisie fait face à d’importants défis énergétiques avec une détérioration significative de la balance énergétique au cours des dernières années. Une détérioration qui puise son origine dans la croissance de la demande énergétique et dans le déclin de la production nationale. Elle a indiqué que pour répondre à ce défi pressant ainsi qu’aux défis climatiques, l’attention a été portée sur la conception d’une nouvelle politique énergétique visant à réduire le déficit énergétique et son impact négatif sur la balance des paiements par la promotion d’une transition des systèmes traditionnels de production et de consommation vers un nouveau modèle énergétique durable basé sur la diversification des sources de production ainsi que sur la gestion de la demande.
De son côté, le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Industrie chargé de la transition énergétique, Ouael Chouchane, a souligné que la transition énergétique est désormais devenue une priorité, non seulement pour lutter contre le changement climatique, mais aussi pour répondre à des impératifs économiques et sécuritaires. «C’est pourquoi la Tunisie a adopté une nouvelle stratégie énergétique avec l’objectif principal de réduire la demande en énergie primaire de 30% d’ici à 2030 par rapport à 2021, mais également et surtout cette stratégie vise à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix électrique national à hauteur de 35% d’ici à 2030. En termes de réduction des émissions, en ratifiant l’accord de Paris, la Tunisie a réaffirmé son engagement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030 par rapport à 2010», a-t-il indiqué. Rappelant que le secteur de l’énergie représente 70% de ce potentiel de réduction, Chouchane a précisé que pour atteindre ces objectifs stratégiques, plusieurs actions ont été entreprises par le gouvernement tunisien, notamment dans le secteur des énergies renouvelables. Il a cité, dans ce contexte, la finalisation hier du premier appel d’offres sous le régime de concession pour les cinq projets photovoltaïques d’une capacité totale de 500 mégawatts, outre le lancement en 2023 de trois nouveaux appels d’offres internationaux pour la réalisation de 1.700 mégawatts de production d’électricité à partir des énergies renouvelables sur la période 2024-2026, dont 600 mégawatts d’éolien.
Des réformes en cours
Evoquant les mesures qui ont été prises par le gouvernement afin d’introduire une nouvelle dynamique dans le secteur et pour répondre aux nouvelles exigences internationales telles que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, le secrétaire d’Etat a cité notamment la simplification des procédures pour les projets d’autoproduction, la concrétisation du nouveau régime de l’autoproduction à travers la publication en décembre dernier du contrat type et de la tarification au transport, et enfin, l’élimination de la condition de changement de vocation des terrains agricoles pour tous les régimes de production à partir des énergies renouvelables. Il a ajouté que d’autres réformes touchant le secteur sont en cours de préparation, à savoir la création d’une autorité de régulation indépendante pour le secteur de l’électricité; la préparation d’un nouveau code qui s’appellera le Code des énergies renouvelables et qui rassemblera toute la législation existante et introduira de nouveaux mécanismes, notamment par rapport à l’export d’électricité et d’hydrogène vert, et enfin, la réforme du régime des autorisations, avec la révision du PPA et la fixation d’un tarif de vente d’électricité.
Rappelant l’engagement politique du gouvernement tunisien à réussir la transition énergétique de la Tunisie, Ahlem Béji Sayeb, cheffe de cabinet au ministère de l’Industrie a déclaré que le processus de cette transition énergétique et écologique est bien en marche et que la Tunisie a mis résolument le cap sur les énergies renouvelables.
Prenant la parole, les représentants des sociétés ayant remporté l’appel d’offres ont souligné, en somme, les avantages que présente le pays par rapport au secteur des énergies renouvelables, affirmant qu’ils ont toujours confiance dans le site Tunisie.