Les prochains jours, voire heures, nous éclaireront sur la suite des événements à la fédération.
Ce n’est pas un hasard ni suite à une libre initiative de la Fédération que les débats de l’assemblée générale ordinaire de la FTF, qui s’est déroulée samedi dernier, ont été retransmis en direct à la Fifa. Après la concertation faite avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Bureau fédéral, le Comité électoral indépendant et la Commission nationale d’appel pour comprendre les contraintes et les entraves qui ont fait avorter les deux rendez-vous électoraux du 9 mars et du 11 mai, la plus haute instance sportive dans le monde a préféré attendre et suivre l’organisation de cette assemblée, le taux de participation des clubs membres, le contenu du rapport moral et des états financiers, la qualité des interventions et des points soulevés et les réponses données aux questions posées, pour trancher. Et ce avant d’aller dans le sens de l’une ou de l’autre des deux options en ce moment à l’étude : un comité de normalisation indépendant ou deux autres mois de sursis pour le Bureau fédéral actuel pour convoquer une assemblée générale extraordinaire élective. Il est évident que la deuxième option serait une dernière chance au Bureau sortant pour passer le relais à une nouvelle équipe dirigeante élue afin de sauver le football tunisien d’un vide horrible et de lendemains obscurs qui pourraient déchanter.
Examen réussi
Le déroulement de l’assemblée générale ordinaire a, semble-t-il, laissé une bonne impression aux yeux des superviseurs de la Fifa et de la CAF qui ont fait part de leur réticence quant à la première option, à savoir la nomination d’un comité de normalisation. L’adoption quasi unanime des associations membres du rapport moral et surtout des états financiers accompagnés du rapport des deux commissaires au compte a été un fait déterminant qui ne peut que les conforter dans cette orientation. Tout porte donc à croire que la Fifa va trancher pour le maintien provisoire du Bureau fédéral en fonction jusqu’à la tenue d’une nouvelle assemblée élective dans un délai qui ne dépasse pas les deux mois (avant le 20 juillet). Questionné à ce sujet, Wassef Jlaiel a affirmé «n’avoir aucune idée sur ce qui va être bientôt annoncé et qu’il attend comme tout le monde une décision qu’il espère être dans le seul l’intérêt du football tunisien».
Pour l’instant, la seule chose qui compte, c’est de mettre entre parenthèses le chapitre élections et de se concentrer sur les deux échéances du 5 et du 9 juin, importantes, voire cruciales pour notre équipe nationale qui doit engranger le plein de points contre la Guinée Équatoriale et la Namibie et faire ainsi un grand pas vers la phase finale de la Coupe du monde 2026. «Nous sommes là, nous serons toujours là, jusqu’à la dernière minute de notre mandat pour assumer notre devoir de rester unis et solidaires derrière cet objectif majeur», a poursuivi le premier responsable actuel de la Fédération.
Le fardeau est lourd
Il suffit de s’arrêter sur quelques chiffres du bilan financier pour comprendre combien il nous est indispensable de préserver nos bonnes relations avec la Fifa et la CAF. Presque la moitié des recettes estimées à 30 milliards proviennent des compétitions de nos équipes nationales (plus de 7 milliards), de la subvention de la Fifa (un peu moins de 5 milliards) et de la CAF (plus de 1 milliard). Malgré cet apport financier de poids, il y a eu un déficit dans cet exercice de 9 mois de plus de 5 milliards, engendré par des dépenses qui ont dépassé les 35 milliards. Les anciens candidats aux élections, qui ont été présents dans cette assemblée pour tâter le terrain et faire auprès des représentants des clubs un sondage des intentions de vote en leur faveur en prévision de l’organisation d’autres élections, ont compris que cette Fédération qu’ils veulent être à sa tête ne roule pas sur l’or comme ils l’avaient imaginé. Et que le fardeau est tellement lourd qu’il ne serait pas facile de porter et d’assumer. Si la porte des élections est ouverte de nouveau par la Fifa dans les prochains jours, c’est sûr et c’est même certain qu’ils réfléchiront dans ce cas deux fois avant de se présenter candidats.