Accueil A la une Palais Kobbet Enhas : Un joyau architectural

Palais Kobbet Enhas : Un joyau architectural

 

Le palais de Kobbet Enhas est l’une des plus belles résidences beylicales. Cette résidence se distingue par l’extrême raffinement et la beauté de son esthétique architecturale et la richesse de ses motifs décoratifs

A l’entrée de la petite ville de La Manouba, se dresse majestueusement le palais beylical Kobbet Ennhas. Ce joli palais fut la demeure privée de Mustapha Pacha Bey (mai 1835-oct 1837). Au premier étage dudit palais, on découvre un joli salon qui donne sur la chambre intime du Prince Mustapha, le neveu de Mohamed Errachid Bey qui fut le fils de Houssine Ben Ali, le bey fondateur de la dynastie husseïnite. Le palais Kobbet Ennhas fut construit en 1805 sous le règne de Hamouda Pacha (1782-1814).

Le nom Kobbet Ennhas (coupole de cuivre) lui vient d’un kiosque dont la toiture bombée en cuivre, supportée par huit colonnettes,recouvrait un bassin alimenté par une noria («na-oura») et édifié spécialement pour le harem beylical.

Façade

Dans son œuvre intitulée «Palais et résidences d’été de la région de Tunis», l’historien Jacques Revault décrit ainsi la façade du palais : «Une grande cour plantée d’arbres, une large façade avec galerie à laquelle on accède par un large escalier de pierre».

Au milieu de la galerie s’ouvre la porte d’entrée de style baroque italien dans un encadrement de pierre, Revault précise : «La façade d’origine présentait une belle gannarya couronnant la galerie de l’entrée et éclairant les somptueux appartements de l’étage supérieur».

La galerie d’accès donne de plain, pied dans la driba, belle salle carrée dallée de marbre et couverte d’une voûte à pans ornée (nakcha hdida) de motifs rectangulaires hispano-maghrébins. A l’opposé de l’entrée, une seconde porte de même type baroque permet de communiquer avec une pièce dite «bit edriba» identique à la driba, tandis que, sur son côté droit, celle-ci est reliée au patio par une skifa en chicane. La «bit edriba» est une salle d’accueil de personnalités qui, de là, pouvaient être invités à gagner directement le salon d’honneur.

Patio

Il s’agit d’une vaste cour dallée de marbre dépourvue de galerie et d’étage sur laquelle donnent deux portes axiales et fenêtres des appartements qui l’entourent.De part et d’autre du patio, deux appartements semblables se font face, longues chambres couvertes en voûte.

Salle d’apparat

On trouve la cour pour arriver au salon d’honneur, la partie la plus noble de cette luxueuse résidence dont la coupole signale de loin la présence au-dessus des terrasses et des jardins. La plus grande richesse ornementale y a été déployée pour donner à la salle de plan cruciforme toute la spontanéité désirable : marbre du sol, faïences murales et stucs de la coupole et des voûtes. Le plâtre sculpté y représente l’élément décoratif essentiel composé exclusivement de motifs hispano-maghrébins, géométriques et floraux.

La salle de réception est réservée aux hôtes de marque. Peu éclairée, elle bénéficiait ainsi d’une fraîche pénombre que l’on appréciait aux heures chaudes de l’été et qui adoucissait l’éclat d’une ornementation trop riche. Autour du salon cruciforme, plusieurs chambres se repartissent à l’intérieur de ses angles externes.

Jardins

Les jardins qui entourent le borj Kobbet Ennhas s’étalent sur environ sept hectares. On distingue deux parties : un jardin fermé (jnina) et un grand verger (sénia).

Le jardin fermé ou jnina a conservé ses hauts murs de clôture à arcade, à l’abri desquels les femmes du harem pouvaient se promener en toute tranquillité. Tout l’entourage du jardin et son bassin (jébia) était aménagé en lieu d’agrément.

Quant à la sénia, le verger extérieur, il est planté surtout d’orangers, de citronniers, grenadiers et figuiers et se complète également d’oliviers ainsi que de champs pour la culture de légumes.

Gestion du patrimoine

Depuis le protectorat français (1881), la gestion et l’entretien de ce patrimoine ont été effectués par les autorités coloniales. Après l’indépendance du pays, une société privée a pris en charge l’entretien et la mise en valeur du palais qui l’exploite à bon escient : location pour célébration des fêtes de mariage, organisation de colloques, forums et autres soirées privées.

Sources

«Palais et résidences d’été de la région de Tuni»s, œuvre de Jacques Revault

«Résidences beylicales» de Marcel Gandolphye.

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Un commentaire

  1. Ftouh

    26 mai 2024 à 18:12

    C’est bien dommage car en Tunisie bien de monuments et des bâtiments laissés à l’abondan, que s soit dans les souks où ailleurs.
    Autrement revenant au comportement de ces gens sans cervelle, sans éducation, c’est plutôt eux les bêtes et non ceux que ces gens là vont découvrir…
    Mais le manque de civisme pour qui le laissent t’ont….
    Bravo quand même d’avoir faut renaître ce Zoo de ces cendres, oui il faudrait plus de surveillants pour la bonne conduite dans ce grand espace publique, et Bravo aussi à T.Z sur cet article.

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