Au bout d’un long et pénible parcours en cette édition 2023-2024, l’EST de Miguel Cardoso a échoué au dernier sprint face au rouleau compresseur continental Al Ahly. La défaite 1-0 samedi, après un match pas très convaincant du représentant tunisien, a tué tous les espoirs de ramener le titre en Tunisie. Par rapport à l’aller, l’EST a paru déboussolée et sans griffes, et ceci s’explique notamment par ce but de Rabiâa (Aholou contre son camp). Parce que Miguel Cardoso a bâti son plan de jeu sur une organisation défensive blindée qui réduit les espaces devant Al Ahly pour jouer la carte des contres et des transitions rapides. Au bout du compte, c’est une finale perdue pour une EST qui croyait en sa capacité à piéger l’ogre égyptien chez lui. Faut-il verser dans cette consternation et ce ras-le-bol du public «sang et or» après le match? On pense bien que c’est très sévère et c’est même exagéré et injuste. Il y a plusieurs raisons pour positiver et pour regarder le bon côté des choses et les réalisations de cette édition de la Ligue des champions.
Révélations et solidité défensive
Il faut se rappeler d’où l’EST est partie. Les plus optimistes des «Sang et Or» n’auraient pas cru parler de finale avant le coup d’envoi. Après le départ de Moîne Chaâbani, Tarek Thabet a hérité d’un groupe réduit dans les choix avec au maximum 17 joueurs de qualité. Après la défaite contre Al Hilal et le nul à Radès devant Petro Luanda, l’EST n’était pas sûre de passer aux quarts. Puis, c’est une série d’invincibilité qui permet à cette EST de se qualifier aux quarts de finale, puis en demi-finale puis en finale avec aucun but encaissé. Tarek Thabet et puis Miguel Cardoso ont réussi à donner à l’EST un cachet défensif qui s’articule autour d’un bloc-équipe où tout le monde défend et assomme l’adversaire par une défense blindée qui le met en doute.
Le but de Rabiaâ est le premier but encaissé depuis le match d’Al Hilal! Derrière cette réussite défensive de l’EST, un jeune et très talentueux gardien, Amanallah Memiche. Bien que très jeune, ce garçon a montré une extraordinaire maîtrise dans les bois. En demi-finale, c’est lui qui a permis à l’EST de se qualifier en sauvant au moins 4 buts face à un adversaire qui a nettement mieux joué. El Ayeb, Bouchniba, ce sont aussi des jeunes du club qui ont brillé. Après cette Ligue des champions, l’EST a gagné de jeunes éléments de qualité.
La qualification au Mondial
L’EST sera présente au prochain mondial dans sa nouvelle version. C’est également quelque chose de très bon à prendre et qui doit consoler vivement le groupe «sang et or». Beaucoup de revenus à encaisser, une possibilité de jouer le très haut niveau du football mondial et de faire parler de lui au gotha des grands, les avantages de ce mondial des clubs permettront à l’EST de passer à un palier de plus et de confirmer son statut de grand d’Afrique. Peut-être bien que cette qualification en finale devant «Sundowns» équivaut presque à un titre, puisqu’elle a permis à l’EST d’être sûre de jouer le mondial.
Une distance de plus dans le foot tunisien
Ce parcours a confirmé les années lumière qui séparent l’EST de ses rivaux, notamment le CA, l’ESS et le CSS.
Le CA est sorti d’une manière humiliante au premier tour de la coupe de la CAF face au dernier du groupe, l’ESS a été terrassée par l’EST au premier tour, alors que le CSS a été éliminé au premier tour de la coupe arabe.
Ce qu’a vécu l’EST en Ligue des champions, durant l’épisode 2018-2024, lui permet de s’imposer tranquillement sur le football tunisien, comme étant le seul club tunisien performant en Afrique et qui domine le championnat avec un minimum d’efforts.