La troisième édition du forum de codéveloppement industriel, organisée récemment à Tunis, a réuni les acteurs majeurs de l’industrie tunisienne et leurs homologues français. Cet événement a été l’occasion de discuter des enjeux de la décarbonation, de la transition écologique et de l’intégration de la robotique, tout en explorant de nouvelles opportunités de coopération et de partenariats stratégiques.
Les atouts de l’industrie tunisienne ont été au centre des débats lors du forum de co-développement industriel, tenu récemment à Tunis. Organisée par Business France en partenariat avec la TAA, l’Atip, Elentica, le Gitas, la Ftth, Novation City, la Fipa, la Ccitf et l’Apii, cette troisième édition du forum a permis de réunir les principaux acteurs de l’industrie tunisienne avec leurs homologues français en vue de renforcer la coopération et explorer de nouvelles pistes de partenariats dans un contexte marqué par des défis de décarbonation, de transition écologique et d’intégration de la robotique.
Présente à l’événement, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub, a souligné, dans une déclaration aux médias, que la coopération tuniso-française dans le domaine de l’industrie est un exemple réussi de partenariat bilatéral. Elle a rappelé que la Tunisie compte plus de 500 entreprises à participation française employant au total plus de 100 mille personnes dont une grande partie occupent des emplois de qualité. Affirmant que la balance commerciale avec la France est excédentaire, la ministre a précisé que ces entreprises ont augmenté le nombre des emplois de 30% au cours des trois dernières années. Plus de 50% d’entre elles ont conclu des partenariats avec des établissements universitaires dans l’objectif de dispenser des formations continues pour un renforcement des capacités et des compétences des cadres. La ministre a, en outre, ajouté que selon les diverses études, les investisseurs français manifestent toujours de l’intérêt pour la Tunisie en tant que site d’investissement attirés par ses avantages compétitifs, notamment les talents et les compétences dont elle regorge.
Redéfinition des chaînes de valeur euroméditerranéenne
De son côté, Michel Bauza, directeur de Business France Afrique du Nord–Tunisie, a fait savoir que l’objectif de cette troisième édition du forum est d’échanger sur les chaînes de valeurs euro-méditerranéennes du futur. Il a, en somme, indiqué que l’impératif de décarbonation impose aujourd’hui une redistribution des chaînes de valeur industrielles.
Une nouvelle configuration où l’Afrique, et particulièrement la Tunisie, peut se repositionner pour jouer un rôle clé. « On est clairement dans un moment où les industriels, les chaînes de valeurs, les chaînes de recherche et développement, le capital humain, les enjeux de décarbonation deviennent très importants et où on a une redéfinition de ces chaînes de valeurs, peut-être pour faire moins de kilomètres, pour faire moins de tours du monde dans un container pour produire un bien et d’essayer de travailler en proximité des grands marchés», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : «Dans ce cadre-là, la Tunisie et la France, l’Afrique et l’Europe ont des cartes à jouer puisqu’en Tunisie, il y a effectivement une culture industrielle, un tissu industriel qui est très fort, très développé depuis les années 1970. En Europe, nous avons également des industriels, nous avons surtout des marchés et donc c’est la manière de faire coïncider les industriels de ces deux continents pour mettre en place des stratégies de co-développement industriel entre la France et la Tunisie».
Il a précisé que ce forum est un lieu de rencontres entre les entreprises tunisiennes et françaises qui leur a permis d’échanger sur les enjeux mais aussi sur les solutions pouvant aider l’industrie tunisienne à monter en gamme et à rester dans les standards de ce qui est attendu par les marchés européens et africains. «L’idée, c’est d’avoir un pied en Afrique en Tunisie, un pied en Europe en France, et avec ces pieds, d’avoir une vraie stratégie pour couvrir les marchés», a-t-il poursuivi. Bauza a, par ailleurs, ajouté que la stratégie industrielle de la Tunisie 2035 qui tient compte des enjeux de décarbonation et d’industrie 4.0 rejoignent le plan 2030 de France qui met l’accent sur l’économie de la connaissance et l’innovation. «Je pense que ces stratégies se rejoignent assez bien et que l’idée c’est de travailler ensemble, de grandir ensemble industriellement pour intégrer, renforcer ces chaînes de valeurs euroméditerranéennes qui sont ce qu’on doit souhaiter de mieux à nos pays et à nos industries pour plus d’emplois, pour plus de valeurs ajoutées entre les deux rives de la Méditerranée», a-t-il conclu.