Le laxisme des services de secours dans notre pays et la lenteur qui marque leur intervention dépassent l’entendement. Alors qu’il s’agit d’un devoir qui incombe à celui ou à celle qui assiste à la détresse d’autrui en cas d’accident, d’agression ou de crime, être le témoin d’un sinistre ou d’une infraction qui s’abstient de faire appel au service de secours se rend coupable d’un délit de non-assistance à personne en danger et peut encourir une peine d’emprisonnement, le citoyen qui s’acquitte de ce devoir est choqué par la passivité dont font preuve nos services de secours ou par la lenteur d’intervention de nos «forces rapides».
Les exemples ne manquent pas. Samedi 8 juin 2024, la voiture d’une jeune conductrice dérape et fait un tonneau à la hauteur du rond-point de la clinique Ettawfik vers 7h30. Plusieurs personnes lui portent secours et ont réussi à l’extraire de la voiture accidentée. Bien qu’alertés, les services de secours ne viendront jamais. Entretemps, trois voitures de police passent par le lieu de l’accident, observent la scène et ne s’arrêtent pas. Même pas par curiosité. L’un des témoins décide d’aller à pied au poste de police de la circulation sur la route X et qui est distant de quelques centaines de mètres. Il revient dix minutes après. «Ils m’ont dit au poste qu’ils n’ont pas de voitures mais qu’ils vont demander à une patrouille de se rendre sur les lieux», a-t-il affirmé. Cette patrouille n’arrivera jamais non plus. Après une attente d’une demi-heure, ce sont les parents de la fille (son frère et sa mère) qui arriveront sur les lieux pour l’emmener à l’hôpital.
Les questions qui nous taraudent sont : pourquoi nos services de secours n’interviennent-elles pas avec célérité ? Est-ce la culture de la nonchalance ? Serait-ce un problème de communication entre les divers services de secours ou une négligence professionnelle qui peut coûter la vie aux citoyens en détresse ?
Les chiffres qui donnent plusieurs décès sur nos routes sont peut-être dus aussi à une défaillance d’intervention à temps pour secourir les blessés. Des morts qui auraient pu être évitées. Dire qu’on aborde la saison estivale avec uniquement 13% de nos besoins en maîtres-nageurs, c’est aussi craindre plusieurs noyades, faute de secours. Notre système de secours et d’intervention rapide doit être revu et corrigé.