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Créer un lien structurel avec les TRE

Editorial La Presse

 

Les transferts en devises des Tunisiens résidant à l’étranger ont enregistré, depuis le début de l’année jusqu’au 10 juin 2024, une augmentation de 3,5% par rapport à la même période de l’année dernière, selon les chiffres publiés par la Banque centrale sur son site Internet. Ces transferts ont contribué à soutenir les réserves en devises de la Tunisie et reflètent l’importance de la contribution de la diaspora tunisienne à l’économie nationale. Il y a lieu de signaler que les transferts de la communauté tunisienne à l’étranger ont dépassé en 2023 les sept milliards de dinars et ont permis de couvrir plus de 65% de la dette extérieure de notre pays.
C’est pourquoi il est temps d’accorder à cette catégorie de Tunisiens une attention particulière pour mieux canaliser le flux de leur apport au développement national en prenant des formes plus élaborées. En effet, la diaspora tunisienne, qui représente 15 % de la population, soit 1,8 million de personnes, manifeste une volonté d’implication croissante sur le plan économique depuis la révolution tunisienne. Certes, pour le moment, une part importante de ces transferts est dédiée à la consommation courante, à l’éducation, à la santé, voire à l’épargne. Néanmoins, une part peu significative est dédiée à l’investissement productif. D’où l’importance de mieux exploiter le potentiel que représente la diaspora pour le développement économique. D’autant plus que la nouvelle génération de migrants tunisiens est composée de médecins, d’ingénieurs, de cadres dirigeants, d’entrepreneurs,
d’investisseurs et de scientifiques qui tissent des liens économiques diversifiés entre la Tunisie et leurs pays de résidence.

C’est un potentiel additionnel de contribution au développement économique, qui pourrait être amplifié par la structuration de stratégies et d’outils facilitateurs, par leur mobilisation plus systématique et par certaines modifications du cadre des affaires et de l’investissement. Ce sont aussi des Tunisiens qui restent attachés à leur pays, qui veulent l’aider dans cette phase délicate et qui sont prêts à déployer leur savoir-faire, leur épargne et leurs réseaux pour rallumer les moteurs de la croissance et de la prospérité.

Ce sont des Tunisiens qui construisent, qui bâtissent, contrairement à d’autres qui diabolisent et font tout pour voir le pays à genoux. Ils n’ont pas d’ambitions politiques, ne cherchent ni postes ni privilèges, ils veulent tout simplement être fiers de leur pays et ouvrir les lucarnes de l’espoir. C’est pourquoi il est important de créer un lien structurel durable avec les compétences et les talents tunisiens à l’étranger.

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