Les Sfaxiens n’avaient pas été saillants et devront attendre l’issue des réclamations faites auparavant.
Certes, après le match nul connu d’avance entre l’USM et le ST, un point suffisait aux Sfaxiens pour terminer troisièmes et s’octroyer la qualification pour la Coupe de la CAF. Les hommes de Mohamed Kouki ont arraché ce point sans avoir fourni un grand match et sans avoir été trop inquiétés par les «Sang et Or». Mais ils auraient dû batailler pour faire mieux, pour s’octroyer les trois points du succès. Car si le championnat est bel et bien fini sur le terrain, il n’est pas encore terminé dans les coulisses. Cette 3e place reste, en effet, tributaire du verdict de la Ligue nationale de football professionnel concernant la réclamation du ST contre l’USM pour participation jugée «irrégulière du joueur monastiren Youssef Harech qui n’aurait pas purgé la totalité de sa sanction de 2 matches et de 500 dinars d’amende qui lui a été infligée dans la catégorie Seniors B». Si le Stade Tunisien gagne les trois points sur le tapis, il sera propulsé à la troisième place avec 15 points et le CSS sera relégué à la quatrième et le nul contre l’EST n’aura été d’aucune utilité. Le pire est que même si le CSS obtient lui aussi un verdict en sa faveur le 25 juin concernant la réclamation formulée contre l’Espérance, il ne sera pas gagnant si le ST empoche les trois points sur le tapis contre l’USM. Avec trois équipes à égalité de 15 points dans ce cas, l’USM gardera la 2e place avec 7 points dans les confrontations directes, le ST sera classé 3e avec 6 points et le CSS n’obtiendra que la 4e place avec 2 points (deux défaites contre l’USM et deux nuls contre le ST).
Le piège
C’est dire combien une victoire des Sfaxiens jeudi contre les «Sang et Or» leur aurait épargné toute cette angoisse d’attendre la main sur le cœur l’issue de la réclamation du ST. Alors que l’on avait pensé que le fait de jouer avec un décalage d’un jour ce match contre l’EST était un avantage pour eux, on se rend compte qu’il a été pour eux plutôt un «cadeau empoisonné». S’il avait joué ce match en même temps que celui du ST à Monastir, Sabri Ben Hassen et ses partenaires auraient certainement livré un tout autre match face à une Espérance amoindrie par l’absence de son quatuor de base Tougai, Ghacha, Sasse et Rodrigues et se seraient défoncés pour arracher une victoire qui était à leur portée. Le résultat connu à l’avance du match de Monastir leur a joué un mauvais tour au niveau mental et leur a fait lever un peu le pied pour penser avant tout au minimum nécessaire et suffisant (le nul) plutôt qu’à l’idéal (la victoire). Questionné sur le match très moyen de ses protégés, Mohamed Kouki n’a trouvé de meilleure parade que de parler de son bilan général depuis qu’il est à la tête du CSS. «Il ne faut pas avoir la mémoire courte», dit-il. «J’ai pris une équipe classée dernière avec 4 points, avec un moral à plat, sans illusion pour une 3e place et pour un retour aux compétitions africaines. Nous avons pu redresser cette situation critique en obtenant 9 points haut la main (2 contre l’EST, 3 face au CA, 3 devant l’ESS et 1 contre le ST). C’est un vrai exploit avec le même effectif réduit et le peu de variété dans les choix. Pour moi, la mission pour laquelle j’étais venu a été bien accomplie. Je ne peux que m’en féliciter et féliciter mes joueurs pour ce sursaut mental magnifique. La troisième place, c’est un résultat très positif et c’est même une excellente performance». Mais tout en insistant et en braquant les feux sur le devoir accompli, Mohamed Kouki ne cache pas son regret après le match face à l’EST. «Nous avons de fortes chances d’obtenir en appel une victoire sur le tapis sur l’Espérance. Sans ces deux points perdus jeudi, nous aurions pu, avec un verdict favorable le 25 juin, terminer à la deuxième place avec 17 points et retrouver la Ligue des champions. Ça aurait été un exploit fabuleux et sublime. Malheureusement, avec le nul de la dernière journée, ce rêve n’est plus possible». Pourtant, on ne peut pas reprocher à Mohamed Kouki de ne pas avoir joué pour convoiter les trois points en or. Avec un système en 4-4-2, il avait pris l’initiative du jeu et cherché l’Espérance dans sa zone de vérité. Mais ses joueurs sont tombés dans la précipitation et le jeu direct qui ne pouvaient pas donner lieu à des occasions de but réelles. Trop de déchets dans les trente derniers mètres, pas de centres parfaits, pas de dernières passes décisives dans les intervalles, pas de tirs bien cadrés et puissants aux alentours et à l’intérieur de la surface pour inquiéter un gardien aussi sûr dans ses prises de balle et ses sorties comme Amanallah Memiche. Ça n’a rapporté que des demi-occasions et ce point du nul qui assure la 3e place. En attendant la fin du feuilleton des réclamations.