Un événement de taille a marqué l’enceinte du Centre sectoriel de formation en arts graphiques, structure publique de l’Ariana, avec un face-à- face positif établi entre recruteurs des entreprises et diplômés de la formation, avides d’intégrer le marché du travail.
Ils sont nombreux, jeunes et motivés. Ce sont les quelque 200 apprenants issus des 4 centres sectoriels de l’Ariana, parmi ceux qui sont venus, mercredi dernier, dans la cour principale du Centre sectoriel de formation en arts graphiques pour échanger, débattre et trouver des horizons. Outre les diplômés de ce centre, il y en a d’autres issus des 3 autres centres relevant de l’Atfp (Agence tunisienne de la formation professionnelle) qui se sont mobilisés sur place, à savoir le Centre de formation et d’apprentissage, le Centre de formation et de promotion du travail indépendant (Ettadhamen) et le Centre sectoriel de formation en mécanique auto.
Sous la supervision de l’Atfp et de la direction régionale de l’emploi et de la formation professionnelle de la place, en partenariat avec l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), ce forum régional a tenu à mettre en contact diplômés de la formation et chefs d’entreprise, afin de faciliter l’insertion de ces jeunes demandeurs d’emploi dans la vie active. C’était, aussi, occasion de voir y participer plusieurs structures d’appui, en l’occurrence la BTS (Banque tunisienne de solidarité), l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant et bien d’autres mécanismes de financement.
Impressions et attentes
Mme Faten Jrijni, directrice régionale de l’emploi et de la formation professionnelle, et M. Taha Ben Chaâbane, directeur du Centre sectoriel de formation aux arts de l’imprimerie de l’Ariana, se sont relayés prodiguant des mots d’encouragement aux différents diplômés pour faire valoir leurs compétences et leurs qualités intrinsèques. Ceci afin d’attirer l’intérêt et le regard des recruteurs et dénicher un travail sûr et pérenne dans leur domaine de prédilection.
Houdhayfa, 19 ans, spécialité Prépresse, a, déjà, son projet avec impression de son contenu web et digital et il est juste venu par curiosité ayant déjà terminé son cursus, et accompagnant ses camarades. “Je suis pleinement satisfait de ce que je fais étant mon propre patron et j’ai les idées claires” précise-t-il. Quant à Maha, 20 ans, cheveux teints roux, spécialité informatique de gestion qui court pressée de rentrer, elle n’est pas satisfaite puisqu’elle n’a pas trouvé un poste en adéquation avec sa formation académique. “Je suis déçue, je m’attendais à trouver une meilleure opportunité, mais il semble que d’autres spécialités soient privilégiées au détriment de la mienne”.
En effet, le BTS (brevet de technicien supérieur) en commerce semble prisé en ce moment et c’est la fureur sur les réseaux sociaux avec des candidats en quête de poursuivre un cursus dans cette spécialité demandée par les recruteurs. Pourtant, d’autres voix parmi les responsables dans ce centre n’en démordent pas et défendent bec et ongles la qualité de la formation dispensée et l’intérêt avéré des entreprises mobilisées sur place et qui ont des offres d’emploi à proposer.
Un cursus aux chemins multiples
Mustapha Lakhal, formateur au Csfag, est revenu sur l’objectif “qui tient à nouer les relations entre le Centre et les entreprises du secteur et offrir une opportunité pour les jeunes diplômés… surtout, afin de connaître les entreprises à travers des entretiens individuels pour dénicher un emploi”. Selon lui c’est également une opportunité pour les jeunes qui sont en cours de formation, pour voir un peu les orientations et les offres d’emploi proposées, mais aussi pour évaluer leurs attentes. «Il y a ceux aussi qui ont fini depuis une période et qui viennent pour livrer leur expérience», ajoute M. Lakhal. Un cursus de formation d’un ou deux ans et même plus, où tous les niveaux sont acceptés. Avec la neuvième accomplie pour le CAP (certificat d’aptitude professionnelle), le BTP (brevet de technicien professionnel), c’est la deuxième année lycée qui est exigée et le BTS c’est le baccalauréat qui est requis, ou le BTP après avoir passé un concours d’admission. «C’est devenu une tradition du côté de l’Atfp, dans les gouvernorats pour assurer une rencontre entre les entreprises et les jeunes diplômés». Enfin, le slogan “moi j’ai choisi” étant le maitre-mot retenu de la part des apprenants convaincus de leur choix et de leur formation achevée.