Soumaya Nakouri a décidé d’exposer au 42, rue Ben Ghedahem, dans un ancien dépôt ayant gardé de sa vocation première les escaliers de métal et la passerelle de bois équarri. Elle y présente, insolite dans ce décor industriel, une superbe exposition, toute de légèreté, de grâce, d’envolées.
Le lieu est insolite, et si vous ne le connaissez pas, il vous faut impérativement le découvrir. Nous sommes au cœur du vieux Tunis, celui depuis longtemps déserté et envahi, selon une logique qui veut que la nature ait horreur du vide. Celui auquel on accède après un véritable gymkhana entre sens interdits et rails de métros. Mais aussi celui qui retrouve une vie culturelle et artistique vibrante, intelligente, tenace, décidée à s’imposer. De nombreux lieux d’exposition, laboratoires expérimentaux, ateliers, scènes intimistes, théâtres de poche, s’ouvrent, se confortant les uns des autres, créant une communauté artistique féconde. C’est là que Soumaya Nakouri a décidé d’exposer : au 42, rue Ben Ghedahem, dans un ancien dépôt ayant gardé de sa vocation première les escaliers de métal et la passerelle de bois équarri.
Elle y présente, insolite dans ce décor industriel, une superbe exposition, toute de légèreté, de grâce, d’envolées. Sur les murs austères, un ballet de naïades se déploie dans l’espace, décomposant un plongeon qui n’aboutit jamais, frôlant une surface à jamais interdite, défiant toutes les lois de la physique et de la pesanteur bien sûr puisque là est le thème. Cette danseuse aérienne, cette nageuse qui ne nage pas, ce mouvement inachevé, ce geste interrompu ne sont pas innocents.
Ils racontent des émotions, des sentiments, des impulsions à déployer ou à maîtriser. Ils constituent autant d’arrêts sur image qu’il nous appartient de décoder. Ou simplement à admirer.