Benedict Okey Oramah, Président de l’Afreximbank : «L’Afreximbank soutiendra les entreprises tunisiennes dans l’accès au marché africain dans le cadre de la Zlecaf»

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Le président d’Afreximbank, Benedict Okey Oramah, a souligné l’importance des relations arabo-africaines et le potentiel économique de la région. Un potentiel qui est développé par des initiatives comme le programme «Aatb», qui favorise les échanges commerciaux et les investissements entre les deux régions et qui permet à la Tunisie de tirer parti de ses atouts pour soutenir les chaînes de valeur en Afrique.

Rassemblant plus de trois cents entreprises et acteurs africains venant des quatre coins du continent, la troisième édition du «Tunisia Africa Business Meetings» s’est tenue en présence d’officiels et de représentants des plus importantes institutions financières sur le continent. S’exprimant à l’ouverture de l’événement, le président d’Afreximbank, Benedict Okey Oramah, est revenu sur le rôle historique et important qu’a toujours joué la Tunisie dans le commerce africain.

Evolution des relations commerciales arabo-africaines

Il a soutenu que l’ancienne ville de Carthage, qui était un centre de commerce d’argent, d’or, d’épices et d’ivoire, a constitué également, un lien vital pour le commerce africain, arabe et européen. «Ce lien a favorisé de solides relations arabo-africaines au fil des siècles. Plus récemment, les pays africains et arabes ont partagé une histoire de domination coloniale, qui a presque anéanti les relations commerciales arabo-africaines. Cependant, la lutte contre le colonialisme a fourni une nouvelle plateforme de coopération politique dans les années 1960 et même les années 1970», a-t-il rappelé.  C’est dans ce contexte qu’il a évoqué le programme «Aatb» (Arab-Africa Trade Bridges) —en français le programme des ponts commerciaux arabo-africains—, une initiative qui a contribué à élargir davantage les relations commerciales entre l’Afrique et les pays arabes, et ce, en fournissant une plateforme pour développer ces relations.  Oramah a rappelé, dans ce même sillage, qu’en 2022, la valeur des exportations des pays du Conseil de coopération du golfe (CCG) vers l’Afrique s’est élevée à plus de 52 milliards de dollars, soit 9% des importations du continent, tandis que les exportations des pays africains vers le CCG au cours de cette même période ont dépassé les 12 milliards de dollars, contribuant à environ 3% des exportations totales de l’Afrique.  «Bien que ces chiffres restent faibles, le commerce entre les deux régions a augmenté à un rythme croissant, avoisinant les 11% par an depuis 1980. C’est plus du double du taux de croissance du commerce entre le CCG et les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques, une indication claire du renforcement des liens économiques et de la coopération entre les deux régions», a-t-il affirmé.  Le président de l’Afreximbank a ajouté que ce renforcement des liens commerciaux a également été accompagné de plus grands investissements. Le monde arabe, en particulier les membres du CCG, sont de plus en plus présents dans les investissements africains. En effet, sur la période 2012-2022, les pays du CCG ont investi dans 628 projets avec des flux d’investissements directs étrangers s’élevant à environ 102 milliards de dollars. Les pays africains ont également investi dans 141 projets dans ces mêmes pays pour un montant de 3 milliards de dollars.   

Le programme Aatb est axé sur le commerce, les investissements…

Evoquant l’apport du programme Aatb à l’économie tunisienne, le président de la Banque africaine a fait savoir que ce programme qui est axé sur le commerce, les investissements, l’assurance et l’infrastructure, tout en offrant une plateforme pour le renforcement des liens entre les régions africaine et arabe, permet également à la Tunisie de tirer parti de sa position géographique unique et de son passé historique pour soutenir les chaînes de valeur en Afrique. «Cela est particulièrement important dans le contexte de la Zlecaf, qui a créé un marché intégré de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combiné d’environ 3,4 billions de dollars. La Tunisie, qui est membre de la Ligue Arabe et de l’Union Africaine, est également un Etat membre de la Zlecaf et de la Grande zone arabe de libre-échange. Les opportunités que cela ouvre pour les entreprises tunisiennes sont évidentes, alors que la croissance des flux commerciaux entre la Tunisie et d’autres pays africains se poursuivra», a-t-il affirmé. Oramah a ajouté que, depuis 2015, le commerce entre l’Afrique et la Tunisie a progressé passant d’environ 3 milliards de dollars à près de 5 milliards de dollars, couvrant une large gamme de produits allant du pétrole et du gaz aux produits alimentaires et agricoles, ainsi qu’aux équipements électriques et mécaniques. «Cela démontre la diversité des opportunités et le potentiel d’amélioration des flux commerciaux et d’investissements entre la Tunisie et le reste de l’Afrique. L’Afreximbank est prête à soutenir les entreprises tunisiennes dans l’accès au marché africain dans le cadre de la Zlecaf et à renforcer les relations avec les autres économies arabes», a-t-il commenté.

Et le président de la banque de conclure : «Grâce aux divers mécanismes de financement de l’Afreximbank, y compris les services de paiement, de prise en charge des risques et de conseil, l’institution financière peut aider les entreprises tunisiennes à s’engager plus efficacement avec les autres pays africains. Notre solution de financement du commerce est un programme de garantie étendu qui peut aider les entreprises à aversion au risque».

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