En convoquant les électeurs pour la présidentielle, le Président Kaïs Saïed a remis entre les mains du peuple le pouvoir de décider de sa destinée. De ce fait, il a non seulement mis fin à la polém ique qui a dominé la scène politique durant des mois quant à l’incertitude de tenir ces élections, mais aussi il apporte la preuve encore une fois qu’il est un homme d’honneur qui a tenu le serment qu’il a prêté le jour de son investiture. Maintenant que l’Instance supérieure indépendante des élections a pris les choses en main et qu’elle s’est engagée à mener des élections libres et transparentes, à travers des conditions qui fixent les critères de candidature et un calendrier qui définit toutes les étapes, on espère aborder la nouvelle étape dans le calme et la sérénité.
Mais le plus important est de travailler en sorte de donner envie aux citoyens d’aller aux urnes. Et ce ne sont pas les discours de haine et les diatribes qui continuent à fuser sur les plateaux ou les réseaux sociaux qui vont gonfler les rangs des électeurs, surtout parmi les jeunes. Il ne faut pas oublier qu’au-delà du scrutin et de la victoire de l’un ou de l’autre candidat en lice, il s’agit de ne pas opposer une douleur à une autre et de continuer à nous battre à travers des discours qui nous jettent les uns contre les autres. Au contraire, c’est le moment où jamais de resserrer les rangs, de continuer à nous battre contre les divisions qui déchirent les diverses couches de la société, contre les intégristes, contre les obscurantistes, contre la corruption, contre un retour en arrière.
Pour y parvenir, c’est avec l’amour de la Tunisie au cœur qu’il faudra aborder la nouvelle période afin de montrer à tous ceux qui ont parié sur l’échec du modèle tunisien que notre pays est une voix qui s’élève au-dessus des intérêts particuliers et des clivages partisans.
Avec les critères de candidature qui garantissent cette fois au moins un minimum de sérieux et de crédibilité, l’on s’impatiente donc de voir des candidats qui ne sont pas à la solde de puissances étrangères, qui n’ont d’autre nationalité que celle tunisienne, qui, avec ce lien de sang et de sol, vont au charbon et mettent tout leur cœur, toute leur énergie, toutes leurs forces au service de la nation. En effet, servir la Tunisie, servir sa stabilité, c’est l’engagement qui doit primer avant tout autre considération.
C’est pourquoi il est important de réussir le premier exercice qui consiste à ne pas brader son parrainage. Car signer pour tel ou tel candidat, c’est lui déléguer sa confiance totale. Cette confiance ne devrait être attribuée qu’aux seules personnes dignes de ce crédit. En effet, si l’on tombe dans le piège du mercato électoral, comme l’a prouvé la Cour des comptes pour les élections passées, et on succombe à l’appât de l’argent, on ne vend pas uniquement sa signature ou sa voix mais aussi on vend son âme au diable, tout en hypothéquant l’avenir de son pays et de ses enfants.