Pour faire face au stress hydrique : Dessaler l’eau de mer ou renouveler le réseau de la Sonede ?

 

Certains experts pensent qu’il faudra opter pour le renouvellement et la réhabilitation du réseau de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux, plutôt que le dessalement. D’autres défendent la complémentarité des deux stratégies qui devraient être menées en parallèle.

Par les temps qui courent où le changement climatique fait craindre le pire, de graves menaces pèsent sur les ressources hydriques aussi bien pour l’eau potable que pour celle destinée à l’irrigation des terres agricoles. Et la Tunisie n’échappe pas à ce phénomène et subit déjà fortement l’impact des températures élevées,  allant crescendo d’une année à une autre, ce qui a incité les autorités à entamer la mise en place d’un véritable plan “Marshall” en vue de faire face aux effets négatifs de ces phénomènes.

D’abord, pour l’eau potable, la Tunisie semble avoir opté pour la solution de dessalement de l’eau de mer, par la construction de 7 usines de dessalement.

Planifié en 2016, démarrage effectif en 2019

C’est dans le cadre de cette politique que la station de Zarat à Gabès vient d’entrer en exploitation. Un projet réalisé dans le cadre du programme de dessalement d’eau de mer, sachant qu’elle sera suivie, dès la fin de ce mois de juillet, de la station de Sfax, alors que les travaux de la station de Sousse avancent à un rythme soutenu. Côté chiffres, les trois 3 usines de dessalement d’eau de mer auront une capacité totale équivalente à 200 mille mètres cubes par jour.

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a donné le signal, en inaugurant cette station de dessalement, après la fin de l’étape d’expérimentation du projet qui devrait profiter à un peu plus d’1 million d’usagers.

Le programme de dessalement d’eau de mer a été planifié depuis 2016, mais la mise en œuvre n’a été effective que depuis 2019, sans oublier les multiples retards enregistrés.

Le Chef de l’Etat n’a pas manqué d’alerter sur les retards, de plus de cinq ans, dans la réalisation du programme, exhortant les responsables de mettre en place tous les moyens pour pouvoir répondre  aux réclamations et plaintes quotidiennes des Tunisiens à la suite des coupures récurrentes de l’eau potable.

Et tout en faisant remarquer que le problème de l’eau est ancien en Tunisie, mais qui s’est aggravé de manière considérable, au cours de ces dernières années, le Chef de l’Etat a mis l’accent sur la nécessité de trouver  des solutions dans l’attente de la mise en application de la stratégie nationale de l’eau à l’horizon 2035.

Plutôt le renouvellement et la réhabilitation du réseau de la Sonede

Le dessalement est une technique bien maîtrisée à l’échelle mondiale ainsi qu’en Tunisie. Et si la capacité mondiale de production d’eau dessalée a dépassé les 100 millions de mètres cubes par jour, elle n’est, en Tunisie, que de 250 mille m3 par jour.

Les avis à ce sujet diffèrent ; certains experts pensent qu’il faudra opter pour le renouvellement et la réhabilitation du réseau de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux, Sonede, plutôt que le dessalement.

D’autres défendent la complémentarité des deux stratégies qui  devraient être menées en parallèle, sachant qu’actuellement, la Sonede gère plus de 15 stations de dessalement qui représentent environ 60% de la capacité de dessalement au plan national. On note que le coût de dessalement d’un mètre cube d’eau de mer avoisine les 3 dinars en Tunisie où la technique de dessalement souvent utilisée est celle dite de l’osmose inverse. En tout état de cause, pour résoudre, en partie le problème du stress hydrique, la Tunisie semble avoir définitivement opté pour le dessalement de l’eau de mer.

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