La canicule fait souffrir certains plus que d’autres. Travailler devient pénible voire un cauchemar lorsque le mercure repart à la hausse. Malheureusement, de nombreux métiers obligent bon nombre de personnes à exercer sous un soleil de plomb.
Agriculteurs, chauffeurs de taxis, ouvriers de chantier et généralement les métiers qui s’exercent en plein air sont exposés directement au soleil. S’y ajoutent ceux qui travaillent dans une atmosphère torride, comme le boulanger, le cuisinier, le soudeur… En été, la situation devient très difficile et le réchauffement climatique ne fait que compliquer la tâche.
Condamnés à travailler
Depuis quelques jours, la météo annonce des températures records enregistrant jusqu’à 46°C. Si certains salariés ont la chance de travailler dans des bureaux climatisés, d’autres malheureusement ne l’ont pas, ils sont condamnés à s’adapter à la chaleur d’été. C’est le cas de Hbib, un maçon. Il avoue qu’il n’aime pas l’été : « La grande partie de mon travail se fait en plein air, exposé directement au soleil. C’est dur avec cette chaleur étouffante. Après deux ou trois heures, je sens la nausée. Il m’arrive parfois de vomir. Mais je dois continuer. Je n’ai pas le choix ». Il enchaîne sur un ton ironique : «Après quelques heures de travail sous un soleil brûlant, nous avons le fameux bronzage à maçon ».
Les ouvriers de bâtiment ne sont pas les seuls à souffrir pendant la saison des canicules. Aux champs, des milliers d’ouvriers et ouvrières sont obligés à supporter ce climat ardu. Saliha, une quadragénaire, est une ouvrière saisonnière. Ces dernières semaines, elle n’a pas d’horaire aménagé ni la possibilité d’éviter les rayons de soleil.
Elle récolte les tomates. La saison de la cueillette bat son plein. Les températures grimpent en flèche. Malgré que son travail commence très tôt le matin, elle passe, quand même, plus de quatre heures sous un soleil accablant. « Je quitte le champ vers 11 heures du matin, avec des maux de tête insupportables et des courbatures intenses. L’an dernier, j’ai eu un coup de soleil un peu grave. Je suis restée à la maison pendant une dizaine de jours, avant de reprendre de plus belle pour gagner un peu d’argent avant la fin de la saison », nous confie Saliha.
Pendant le travail, les ouvrières ont, à plusieurs reprises, le droit de se reposer à l’ombre des oliviers pour boire de l’eau et reprendre souffle. « C’est dur de travailler en été, je me sens un peu moins efficace, alors qu’en hiver malgré que la cueillette des olives soit également difficile, on est plus rentable et dynamique », ajoute la dame.
La fournaise ardente..
D’autres personnes qui exercent des métiers à l’intérieur souffrent également des fortes températures. A la boulangerie pâtisserie de la cité, un conditionneur d’air est allumé pour tenter de rafraîchir le local. Devant la fournaise ardente, les températures augmentent ; elles sont plus élevées que celles existant à l’extérieur.
Mohamed, boulanger, essuie la sueur avec une serviette blanche. Il fait sortir le pain chaud et le met dans le grand panier. « La chaleur rend le travail de plus en plus pénible surtout ces derniers jours avec les vagues de canicule que connaît notre pays. Je souffre. Ma peau est irritée. J’utilise une pommade pour soulager les douleurs. Parfois, je pense quitter ce travail, mais j’y renonce, tout de suite. C’est le seul métier que je sais faire », murmure-t-il.
Afin de s’adapter à ces conditions de travail, le boulanger a le droit à une pause de deux heures avant de recommencer le travail l’après-midi. Il profite de ce temps pour faire la sieste.
Si pour certains, l’été est une saison de divertissement et de baignade, il ne l’est pas pour d’autres. Voire, c’est une saison intenable, vu les conditions de travail dans lesquelles ils exercent.