Il sera question de constituer les réserves foncières nécessaires et de fournir des terrains à bâtir, ainsi que de réviser la législation actuelle dont le Code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, a déclaré le directeur général de l’habitat au ministère, Néjib Snoussi, dans une interview accordée à la Tap.
Une nouvelle stratégie nationale de l’habitat, qui devra se déployer pendant la décennie 2025/2035, est en cours de préparation par le ministère de l’Equipement et de l’Habitat. Elle s’articule autour de quatre axes dont la constitution de réserves foncières, l’accès au logement et son financement, la gestion et l’entretien du patrimoine foncier, ainsi que les mécanismes de planification urbaine et territoriale.
Il sera question de constituer les réserves foncières nécessaires et de fournir des terrains à bâtir ainsi que de réviser la législation actuelle dont le Code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, a déclaré le directeur général de l’habitat au ministère, Néjib Snoussi dans une interview accordée à la Tap.
Le responsable a souligné l’impératif de mettre en place des mécanismes accompagnant cette stratégie, afin de garantir sa mise en œuvre, évoquant à ce titre, l’actualisation de plans aménagement du territoire et le développement du système d’intervention des promoteurs immobiliers publics (Snit, Sprols, Arru) de manière à repenser leur positionnement et à déterminer leurs rôles.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance d’associer le secteur privé dans l’élaboration de cette nouvelle stratégie, étant donné le rôle important qu’il a joué pour fournir des dizaines de milliers de logements dans le pays. D’autre part, Snoussi a rappelé que le ministère a déjà mis en place une stratégie de l’habitat en 2015, afin qu’elle soit en phase avec les mutations socioéconomiques nationales et de manière à prendre en considération certaines problématiques, dont la hausse du coût des matériaux de construction, de l’énergie et de la main-d’œuvre outre la diminution des réserves foncières.
Le financement du logement, un problème majeur
S’agissant de la question de l’accès au financement pour l’acquisition d’un logement, le directeur général de l’habitat a reconnu que des difficultés persistent, notant que cette question est liée au taux directeur (8% actuellement), outre les taux élevés imposés par les banques, ce qui porte le taux d’intérêt global du crédit entre 11 et 12%. Il a fait remarquer l’importance de réexaminer cette question dans le cadre de la nouvelle stratégie de l’habitat, en prenant en considération les mécanismes de financement en place afin de les développer pour faciliter l’accès au financement aux acquéreurs.
Le Directeur général de l’habitat a mis l’accent, également, sur l’augmentation du coût de construction en Tunisie, en raison de la rareté des réserves foncières, la hausse du coût des matériaux de construction de base, tels que le ciment, le fer, les briques, outre le coût de la main-d’œuvre, ce qui a eu un impact sur les coûts des logements.
A cet égard, le nombre de logements construits annuellement en Tunisie a atteint près de 80 mille, dont plus de 85% sont des auto-constructions réalisées par le propriétaire sur un lot de terrain ou sur un domicile familial.
Evoquant les programmes du ministère pour fournir des réserves foncières aux jeunes promoteurs publics et privés, notamment dans les gouvernorats du Grand Tunis, Snoussi a relevé que l’Agence foncière d’habitation (AFH) joue pleinement son rôle dans ce domaine sur l’ensemble du territoire, avec près de 8 mille hectares aménagés. Et d’ajouter que l’AFH dispose de plusieurs projets en cours, tels que le projet des jardins de Tunis (Tunis Ouest) prévu sur une superficie de 330 hectares, l’aménagement des terrains à Ezzahra, à Fouchena et à Mhamdia (Ben Arous).
Le responsable a souligné l’importance du rôle des municipalités dans la proposition de nouveaux terrains, en tenant compte de l’extension urbaine et en accélérant la révision des plans d’aménagement urbain.
Il a également mis l’accent sur l’importance de la nouvelle stratégie de l’habitat, faisant savoir que le ministère de l’Equipement a entamé la révision du Code de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. La révision de ce code sera axée sur la simplification des procédures, entre autres, de la réduction des délais d’octroi des permis de construire.