Petit commerce qui prospère sur nos plages : L’appât du gain facile

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Même si l’été est la saison par excellence des débrouillards, ceux qui sont «autorisés» à accoster les plages pour écouler leur marchandise ne sont pas épargnés de certains reproches. Explications.

L’an dernier, sur nos colonnes, on a fort bien relaté l’absence d’encadrement municipal et de contrôle de tous ces envahisseurs qui “polluent” l’atmosphère des baigneurs, sans qu’on trouve un écho favorable et un suivi quelconque. Et revoilà, cette année, les mêmes scènes se reproduisent inlassablement, avec de nouveaux personnages et des produits parfois inattendus. 

Carnaval de vendeurs ambulants

Comme souvent en début de chaque été et au fur et à mesure que la saison avance, de nombreux débrouillards envahissent les plages, à travers tout le pays. A pied, en vélo ou poussant une charrette munie de provisions, un sifflet à la bouche et un chapeau sur la tête, tous les moyens sont bons pour sillonner la plage sur plusieurs kilomètres.

A la plage publique de Lahmeri, à Raf Raf, inondée d’estivants comme depuis longtemps, les commerçants se frottent les mains à l’idée d’empocher des monnaies sonnantes et trébuchantes en quelques heures au fil de la journée, surtout en week-end. Pour le baigneur, c’est un drôle de spectacle.

C’est un véritable défilé de vendeurs ambulants, auquel on a droit chaque saison estivale. A croire qu’ils se sont entendus sur un plan de travail pour passer devant la clientèle parfois médusée et perplexe. Un peu moins les enfants et les jeunes qui, au contraire, se mettent à harceler leurs parents, les incitant à « mettre la main à la poche».
« Tut, tut, tut..», commence-t-on, ainsi, par entendre ces fameux klaxons. Soit une onomatopée qui résonne fort dans les oreilles au point de susciter parfois crispation et agacement. C’est le vendeur de « pommes d’amour », toutes rouges colorées et sucrées de caramel. Il les tient superposées sur du bois avec des orifices et veut intimider la clientèle au bord de la mer, sous un parasol. Derrière lui, une ribambelle de marchands ambulants fait son défilé.

Quels risques sur la santé ?

Le vendeur de « kaki » passe avec son panier, puis décampe rapidement, avant celui des « Pop corn» salés, dont le prix est passé de 1 D, l’an dernier, à 1,5 D cette année. A croire que l’huile ou le sel ont augmenté, ce qui n’est pas vrai. 

L’argent facile appelé en dialecte “lokma barda”, c’est le desiderata de tous, dans ce pays. Ensuite, c’est au tour de celui des « barbes à papa » et autres glaces pleines de colorants, sans arômes et peu de saveurs, d’être servies aux enfants qui font un cercle autour des marchands de sucre. « Glibettes », « Mtabgaa” pimentée de harissa et autres beignets ou encore « Chips » mettent fin quasiment au festival des produits alimentaires. Oui, parce que ces aliments préparés à la maison restent d’origine douteuse et non contrôlée. Les consommateurs n’ont aucune garantie de la qualité de ces produits.

Tout ce que l’on expose sur nos plages ce sont des articles plutôt nocifs pour la santé. Mais là où le bât blesse, c’est que le client frappé par la forte chaleur, en quête de fraîcheur, achète à tort et à travers ces aliments qui viennent jusqu’à lui. En oubliant les bons réflexes qui lui sont prodigués par les uns et les autres. Sur ce point, il y a beaucoup à faire. Du côté contrôle municipal, il y aura encore du pain sur la planche.

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