L’Instance supérieure indépendante des élections a annoncé que le contrôle de l’espace public durant la période électorale a débuté dimanche 14 juillet. Il concerne les réseaux sociaux, la presse écrite et électronique et les médias, publics et privés. Ce contrôle se poursuivra jusqu’à l’annonce des résultats définitifs de l’élection présidentielle. Déjà, on pointe du doigt la mainmise de l’Isie sur le processus électoral. Pourtant, c’est elle qui, par le biais de la Constitution, est seule habilitée à gérer ce processus. Son objectif n’est pas de museler les voix, de restreindre la liberté d’expression mais de veiller à ce que ce processus électoral ne soit pas entaché d’irrégularités, de délits ou de dépassements. L’égalité des chances entre les différents prétendants, telle que régie par le Code électoral, étant une ligne rouge.
Or, ceux qui parlent de démocratie et ne la respectent jamais cherchent un renfort de poids à tout prix. Même par des moyens détournés.
Au lieu d’axer le débat autour de leurs programmes.
Doit-on pour autant accepter que l’espace public se transforme en arène de combat entre les partisans de tel ou tel prétendu candidat sans broncher ? En effet, la communication politique et la transparence des projets des candidats aident par définition les électeurs à comprendre les tenants et les aboutissants des programmes, outre le fait qu’elles facilitent le choix des citoyens et favorisent l’accès à la présidence par le respect des droits de chaque partie et non pas dans la décrédibilisation d’un candidat par le mensonge, le black-out sur l’information et l’intox.
En effet, en cette période, nous avons besoin d’un espace public et médiatique qui incite les citoyens à aller aux urnes pour faire leur choix non pas sur la base des invectives mais dans la sérénité et la confiance.
Tout ce qui cultive l’incompréhension et la suspicion doit être banni du lexique électoral. Il est contre-productif et risque de compromettre la bonne marche de l’opération électorale. Est-ce trop demander ? C’est pourquoi il serait immoral et même dangereux de laisser, sous l’effet d’un laxisme sans frein, se creuser le fossé entre les politiques et les citoyens qui dépriment de voir l’avenir du pays sans cesse hypothéqué par des comportements irresponsables. L’Isie a une lourde responsabilité durant cette période et elle doit aller jusqu’au bout dans l’exercice de ses prérogatives.