Après les premiers mois de la guerre que l’opinion mondiale pouvait suivre en live, grâce aux reportages de la chaîne Al Jazeera et à son équipe de correspondants locaux, aujourd’hui c’est le black-out depuis plus de trois mois, à la suite de la fermeture du bureau de la chaîne d’information, décidée à l’unanimité par le gouvernement Netanyahu.
L’histoire des Palestiniens, coincés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, semble, désormais, être un triste et éternel recommencement. C’est un vrai cauchemar qu’ils vivent, ployant sous les bombardements aveugles et continus. Les boucheries sont le lot quotidien d’une population civile désarmée composée, en grande majorité de femmes, d’enfants et de personnes âgées qui n’ont aucune possibilité de se défendre contre les militaires sionistes surarmés et sans foi ni loi. Accusés d’avoir entrepris un génocide contre les Palestiniens, les sbires israéliens conduits par Netanyahu ignorent les appels de la communauté internationale qui, faut-il le reconnaître, continue de faire preuve de laxisme et d’un manque de détermination dans l’application des lois et des conventions internationales. Ainsi, il ne se passe pas un jour sans qu’on entende parler, par le biais de témoignages fiables, de massacres et d’un nombre croissant de martyrs. Les espoirs de paix, au moment d’une recrudescence sans pareille des frappes, dont la dernière en date a eu lieu, mardi 16 juillet 2024, contre une école (encore une), faisant plus de 50 martyrs dans la bande de Gaza. Pendant ce temps, Netanyahou déclare publiquement que l’armée d’occupation souhaite et compte «augmenter davantage la pression» sur les Palestiniens pour les acculer à «faire plus de concessions»
Sur le terrain, la situation et les intentions sont tout autres
A noter que ces dernières frappes ont eu lieu à proximité d’une station-service d’Al-Mawasi à l’ouest de Khan Younès (sud), sur une école administrée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dans le camp de réfugiés de Nousseirat (centre), et près d’un rondpoint de Beit Lahia (nord). Et comme dans de pareilles circonstances, depuis plus de neuf mois, Israéliens et Occidentaux font miroiter des négociations pouvant aboutir à un cessez-le-feu, voire, à un accord annonçant la fin des hostilités. Mirage et faux espoirs ! Comme à l’accoutumée, il s’avère qu’il n’en est rien et que sur le terrain, la situation et les intentions sont tout autres.
Tuer et dissimuler
Pire encore, après les premiers mois de la guerre où l’opinion mondiale pouvait suivre en live, grâce aux reportages de la chaîne Al Jazeera et à son équipe de correspondants locaux, aujourd’hui c’est le blackout depuis plus de trois mois, à la suite de la fermeture du bureau de cette chaîne décidée à l’unanimité par le gouvernement Netanyahu. Ce qui a considéré, à juste titre d’ailleurs, comme un «un épisode supplémentaire de la dissimulation par Israël des crimes qui se déroulent dans la bande de Gaza». Ainsi, l’opinion publique internationale se retrouve, depuis la date du 5 mai 2024, privée d’informations fiables et sourcées sur l’agression brutale de l’occupant sioniste contre les Palestiniens. A cet égard, le site «The Lancet» a indiqué qu’il est probable d’estimer que jusqu’à 186 000 personnes seraient mortes, voire plus, à Gaza. Selon une «lettre» publiée sur ledit site, le bilan humain dans le territoire palestinien en guerre, depuis plus de neuf mois, serait beaucoup plus élevé que les 38 300 annoncés par le ministère de la Santé du Hamas.
Un bilan largement sous-estimé
Signée par Rasha Khatib, chercheure au sein de l’Institut américain Advocate Aurora Health et de l’Institut de santé publique de l’Université de Beir Zeit, en Cisjordanie occupée, Martin McKee, professeur de santé publique européenne à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, et par Salim Yusuf, professeur distingué en médecine à l’Université McMaster et à l’Hamilton Health Sciences, au Canada, cette publication, comprend un bilan estimé entre morts directes et indirectes. Concrètement, pour parvenir à l’estimation de 186.000 morts, les auteurs sont partis du principe que «les conflits armés ont des répercussions indirectes sur la santé, au-delà des dommages directs causés par la violence». Ils ont donc appliqué une «estimation prudente» de quatre morts indirectes pour un décès direct, en basant leur calcul sur le nombre de 37.396 morts enregistré, le 19 juin, par le ministère de la Santé du Hamas. Un nombre qu’ils considèrent comme «probablement sous-estimé» en raison des difficultés rencontrées sur le terrain pour dresser des bilans quotidiens. En bref, et abstraction faite des évaluations avancées par les uns et les autres, l’occupant sioniste applique plus que jamais, le triste adage disant; «Silence on tue !…»