Nous sommes en période électorale. Une phase propice pour séparer le bon grain de l’ivraie. Car cette phase révèle ceux qui se battent pour le pays jusqu’au dernier souffle et ceux qui ne cherchent qu’à quitter le navire, étant donné l’incertitude quant aux verdicts des urnes.
En effet, en même temps que les uns se saignent aux quatre veines et s’escriment tant bien que mal à maintenir à flot le bateau Tunisie, d’autres ne cherchent qu’à remuer le couteau dans la plaie pour faire souffrir davantage les citoyens et attiser colère et tension.
Coupures d’eau récurrentes sans motif apparent, délestages, entrave à la liberté de circulation ou interdiction de voyage à des personnalités sans raison, incendies et alimentation de toutes sortes de crises avec l’objectif de mettre les nerfs des Tunisiens à vif pour les pousser à la protestation dans la rue. Qu’ils soient responsables, hauts fonctionnaires, activistes, ou lobbyistes, les masques sont tombés et leur agenda est désormais dévoilé : faire capoter un processus électoral qui bat son plein et détourner les Tunisiens des urnes. Au grand dam des protagonistes de ces manœuvres obscures et indignes de la démocratie dont ils n’ont cessé de nous rebattre les oreilles par des slogans creux ou vagues, le combat qu’ils mènent ne cible pas in fine un candidat mais hypothèque l’avenir du pays. Car quand la Tunisie va mal, c’est tout un peuple qui gémit. Or à voir les alliances qui se font et se défont pendant cette période, on voit déjà une crise se profiler à l’horizon qui risque de fissurer l’édifice républicain en place et faire immanquablement entrer le pays en zone de turbulences. Sans bien vraiment comprendre, on sort les parapluies et on croise les doigts pour que la casse ne soit pas trop importante. On a coutume de dire que lorsqu’on s’attend au pire, on n’est jamais déçu…
Mais le Tunisien lambda, lui, ne compte pas désarmer dans ce climat de liberté retrouvée. Et il saura le prouver… par la fente des urnes pour enfin séparer le bon grain de l’ivraie !