Saïed est un prince de la solitude politique. Il est comme un lutteur dans le désert. Il n’a pas peur d’emprunter les chemins les plus sinueux pour parvenir à ses objectifs. Cela a été démontré à plusieurs reprises. Avec le FMI et la Banque mondiale, avec l’Union européenne, avec l’Ugtt, avec les partis, la société civile, l’administration, etc. Même en tant que candidat à l’élection présidentielle, il a opté pour les parrainages populaires, alors qu’il aurait pu facilement recueillir ceux de dix députés ou de quarante élus locaux.
Le Président de la République s’est rendu hier, samedi 20 juillet, au siège de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) pour accomplir les démarches liées au formulaire de parrainages populaires, après avoir annoncé vendredi 19 juillet 2024 depuis Borj El Khadhra sa décision de se présenter à l’élection présidentielle prévue le 6 octobre prochain.
Saïed est un prince de la solitude politique. Il est comme un lutteur dans le désert. Il n’a pas peur d’emprunter les chemins les plus sinueux pour parvenir à ses objectifs. Cela a été démontré à plusieurs reprises. Avec le FMI et la Banque mondiale, avec l’Union européenne, avec l’Ugtt, avec les partis, la société civile, l’administration, etc. Même en tant que candidat à l’élection présidentielle, il a opté pour les parrainages populaires alors qu’il aurait pu facilement recueillir ceux de dix députés ou de quarante élus locaux. Certes, il n’a pas de parti au pouvoir, ni un bloc parlementaire au sein de l’Assemblée des représentants du peuple. Il n’empêche, plusieurs sont ceux qui parmi les élus se déclarent partisans du processus du 25 juillet 2021. Mais c’est un candidat qui veut être en parfaite cohérence avec son discours de président en exercice même s’il doit prendre ce risque de collecte de parrainages populaires qui rebute les autres candidats qui considèrent cette condition de candidature comme étant une condition difficile à remplir. Un vrai casse-tête. Pourtant, lors de l’annonce de son intention à se porter candidat à l’élection présidentielle à partir de Borj El Khadra, Saïed a clairement demandé à tous ceux qui vont lui accorder leurs parrainages d’être vigilants et de n’accepter « aucun millime » en contrepartie de leurs signatures. « Je ne suis pas blâmable de leurs agissements que je rejette catégoriquement », a-t-il avertit. En effet, Saïed, qui cherche à réussir le premier exercice qui réside à collecter des parrainages populaires veut entamer sa course par une forme de légitimité populaire. Il cherche aussi à renvoyer l’image d’une campagne électorale propre et irréprochable sans lobbying, sans recours à l’argent sale pour influencer les électeurs malgré son statut de président en exercice qui lui donne un surplus de crédit face à ses concurrents.
Car signer pour tel ou tel candidat, c’est lui déléguer sa confiance totale.
Cette confiance ne devrait être attribuée qu’aux seules personnes dignes de ce crédit. En effet, si l’on tombe dans le piège du mercato électoral, comme l’a prouvé la Cour des comptes pour les élections passées, et on succombe à l’appât de l’argent, on ne vend pas uniquement sa signature ou sa voix mais aussi on vend son âme au diable et on hypothèque l’avenir de son pays et de ses enfants.
Cependant, l’atmosphère préélectorale présage que les candidatures qui par le passé alternaient bouffons et trapézistes sans filet s’éclipseront laissant la place uniquement aux personnalités politiques de renom. Avec les nouveaux critères de sélection élevés, exit les noms qui défilaient auparavant sur la liste des candidats et qui font rougir, voire faire éclater de rire à gorge déployée.
Il est à rappeler que l’Isie vient de fixer les règles du jeu pour le scrutin présidentiel 2024. Elle a respecté les standards internationaux en matière électorale et s’est conformée aux dispositions de la Constitution de 2022. Maintenant la balle est dans le camp des candidats et le pouvoir dans les mains des citoyens.
Le porte-parole de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie), Mohamed Tlili Mansri, a affirmé dans une déclaration jeudi 18 juillet 2024 que 69 formulaires d’obtention de parrainages ont été retirés, depuis le 8 juillet jusqu’au mercredi 17 juillet 2024.
Il est à noter que le retrait des formulaires de parrainage se poursuivra jusqu’au 6 août prochain. Par ailleurs, l’instance supérieure indépendante des élections (Isie) a mis à la disposition des citoyens le numéro d’appel 1814 pour signaler toute tentative d’achat de parrainage relatif à la prochaine élection présidentielle ou offre de compensation matérielle ou financière pour les obtenir.
Dans le communiqué, publié samedi 13 juillet, dans ce sens, l’Isie a indiqué qu’il est également possible de se rendre au bureau régional ou local de l’Isie le plus proche pour signaler de tels faits, avec les témoignages ou preuves disponibles.
Il est à noter que parmi les conditions pour se présenter à l’élection présidentielle, il est nécessaire d’obtenir des parrainages de 10 députés de l’Assemblée des représentants du peuple ou du Conseil national des régions et des districts, ou de 40 présidents de collectivités locales élus en fonction, ou encore de dix mille électeurs répartis sur au moins dix circonscriptions électorales, avec un minimum de 500 électeurs par circonscription.
La vérification des listes de parrainages, ainsi que l’authenticité des signatures et des données, seront effectuées aussi par tous les moyens légaux disponibles.