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Contre la soif dans les régions humides

Editorial La Presse

 

Ce n’est pas la première fois que le Président de la République s’intéresse à la question de l’eau, cette précieuse ressource pour la vie humaine, animale ainsi que pour l’agriculture. A plusieurs reprises, il a pointé du doigt le mal qui ronge le secteur des ressources hydriques et la mauvaise gestion de la distribution de l’eau dans notre pays malgré le stress hydrique dont il souffre du fait d’un manque flagrant de précipitations et du changement climatique dont on est victime. De ce fait, son déplacement hier au gouvernorat de Jendouba, considéré comme le château d’eau de la Tunisie, pour inspecter l’état des lieux des barrages prouve sa détermination à combattre le mal à son origine. La question qui taraude le Chef de l’Etat est : comment expliquer que de fortes précipitations s’abattent sur cette région, alors que les habitants souffrent de la soif et font plusieurs kilomètres pour s’approvisionner, outre les coupures récurrentes, surtout en périodes de fêtes? Il est à rappeler, à cette occasion, que le taux de remplissage des barrages se situe, désormais, à un peu plus de 30%, ce qui est considéré comme encore un chiffre faible qui ne résout pas le problème du manque de ressources en eau, notamment avec la hausse des températures à plus de 50% pendant l’été. Ce qui inquiète davantage le Chef de l’Etat, c’est la déperdition de l’eau que les barrages sont censés retenir. De plus, ces derniers souffrent de plusieurs maux et n’ont pas fait l’objet de dragage et d’entretien, ce qui réduit énormément leur capacité de rétention, outre les mauvaises orientations telles que l’adoption de projets portant atteinte à l’environnement et aux ressources naturelles. Des projets qui ont été rejetés par plusieurs pays africains, a asséné le Chef de l’Etat lors de l’inauguration de la station de dessalement d’eau de mer à Zarat (Sfax).

Certes, le problème de l’eau en Tunisie est ancien mais s’est aggravé de manière remarquable au cours de ces dernières années, d’où la nécessité d’identifier des solutions urgentes en attendant la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’eau à l’horizon 2035. Car il n’est pas acceptable qu’à l’heure où des nations s’apprêtent à mener des guerres pour avoir accès à l’eau, des responsables se dérobent à leurs responsabilités et fassent preuve d’une négligence extrême. En effet, depuis plus de dix ans, on assiste à une dégradation manifeste des services publics et la liste des doléances des citoyens s’allonge de jour en jour à cause des attitudes irresponsables. La liste des incidents qui troublent le quotidien de milliers de Tunisiens un peu partout dans le pays est longue. C’est pourquoi il faut agir sur le terrain et non pas prendre des décisions à la va-vite intra-muros et derrière les bureaux feutrés. 

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