À trois semaines du coup d’envoi du championnat, l’Union Sportive de Tataouine est encore en vacances forcées. Pas de président, pas de comité directeur, pas d’entraîneur, pas d’effectif qui peut entamer les préparatifs !
Ce n’est pas normal dans un championnat professionnel. C’est plus qu’écœurant. C’est si alarmant. C’est le feu au rouge avec tous les dangers que cela représente pour un club qui, des années durant, a fait le bonheur de toute une région. Annoncée pour le 10 juillet puis reportée au 20 juillet, l’assemblée générale élective n’a pas été la bouffée d’oxygène tant attendue. Pas de candidat à la succession du président Akrema Wadhen qui a pris la ferme décision de partir et qui n’a plus ni moyens ni volonté pour sauver le club du naufrage. La réunion de samedi, en présence des 2/3 des adhérents (quelques dizaines), s’est limitée à la lecture et à l’adoption des deux rapports moral et financier. On a découvert des recettes qui n’ont pas atteint le seuil minimum pour un club professionnel (1, 153 milliard) . Le coût de transfert ou de rémunérations annuelles d’un seul joueur le mieux payé des quatre plus grands budgets de la Ligue 1. Avec un tel budget, on ne peut pas faire vivre un club avec toutes ses sections ( seniors et jeunes ) durant toute une saison sportive . Pour assurer l’objectif maintien, le club a été obligé de vivre au dessus de ses moyens. Avec des dépenses qui ont atteint les 1, 916 milliard et ont entraîné un passif et un déficit de 763 , 000 dinars. Comment éponger tout ça et assurer un budget de départ minimum pour la nouvelle saison ? C’est toute la question à laquelle on n’a pas de réponse et qui fait fuir les prétendants. Il y a aussi la date butoir de la levée de l’interdiction de recrutement. Un premier pas qu’il faudra franchir à tout prix avant d’entrer dans le vif du sujet et de travailler pour réunir un effectif valable et d’engager un entraîneur qui acceptera de prendre le risque de naviguer dans des eaux marécageuses.
Le rôle des autorités locales et de des compagnies pétrolières
Le temps est revenu où l’Etat doit intervenir de tout son poids pour remettre les pendules à l’heure et trouver des solutions et voler au secours d’un club sur le point d’être ruiné et de dégringoler vers les étages inférieurs à la vitesse grand V . C’est tellement sérieux que chaque jour de passé sans trouver une issue à une profonde crise pourrait coûter très cher. Les autorités régionales ( le gouverneur ) et locales ( le délégué et la municipalité), doivent commencer par trouver un compromis avec les Compagnies pétrolières et les bailleurs de fonds du club , pour accélérer le versement des arriérés de la saison passée ( on évoque le chiffre de 1, 2 milliard) pour soulager un budget à sec et donner les premières lueurs de sauvetage du club, un club qui encadre une bonne partie des jeunes de la région. Il leur offre la meilleure garantie et gage de sécurité contre l’horreur du vide et leur assure une bonne insertion dans la société. Le football est aujourd’hui l’un des premiers facteurs qui assure la cohésion sociale. L’UST est le meilleur abri pour cette jeunesse tataouinie . Ça vaut le coup qu’on consente le plus gros des sacrifices pour remettre cette locomotive sur les rails. Tous les efforts doivent être donc conjugués pour un début de sortie de crise. Une fois le train mis en marche , le ciel s’éclaircira petit à petit et l’avenir n’en deviendra que moins sombre.