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Bab Saadoun : Un Saint nommé Sidi Bou Saadoun

 

De par sa position stratégique, la Tunisie a vécu, au cours des siècles passés, plusieurs épisodes d’occupation. Face à l’assaut des forces étrangères, la plupart des cités, notamment au cours de la période ottomane, se sont dotées de systèmes de fortification urbaine pour se protéger de l’ennemi. C’est ce qui explique d’ailleurs la présence de fortifications le long des côtes, de remparts qui ceinturaient les cités et qui étaient percés par des portes arc-boutées dont l’accès était étroitement contrôlé. A Djerba, les mosquées et les forts ont servi de première ligne de défense, permettant aux citoyens de se retrancher et de repousser l’assaut des assaillants. Au cours de la période ottomane, les grandes cités se sont dotées de remparts fortifiés accolés à de grandes portes dont l’accès était étroitement surveillé afin d’éviter aux attaquants de pénétrer dans la ville fortifiée. Ce dispositif de défense était souvent renforcé par la présence d’une fosse rendant encore plus difficile l’accès des imposteurs à la cité. Au fur et à mesure de l’évolution des relations géopolitiques et commerciales  et de la succession des beys au niveau de la régence, allant de pair avec l’évolution du paysage urbain, le rôle de défense de ces remparts a été progressivement abandonné. Ces derniers ont été soit partiellement soit totalement démolis au cours du XIXe siècle.

Réaménagée à plusieurs reprises

Il en va de même pour les portes extra et intra muros qui protégeaient la médina et les faubourgs des intrus. Aujourd’hui sur les dix-huit édifices répartis entre les faubourgs de Tunis et la Médina, il ne reste plus que quelques portes, vestiges du riche passé de la Tunisie. L’une d’elle est Bab Saadoun. Edifiée dans la partie nord du faubourg de Bab Souika au milieu du XIVe siècle, cette porte a été ainsi nommée car un homme pieux et saint, prénommé Sidi Bou Saadoun, habitait dans les parages de cet édifice. Composée d’une seule arche au début, cette porte a été démolie à la fin du XIXe siècle et reconstruite, en l’adaptant aux moyens de transport, à la circulation  ainsi qu’aux échanges commerciaux de cette époque ce qui explique que l’édifice ait été agrandi par rapport à sa structure originelle et qu’il soit composé non plus d’une seule mais de trois arches.

Il faut rappeler qu’après l’Indépendance, le tramway passait par l’arche centrale de cet édifice comme le montrent d’anciennes cartes postales. Aujourd’hui,  à l’instar des autres portes  qui existent encore (Bab Jedid, Bab El Khadra….), Bab Saadoun, qui se trouve au centre d’un rond-point traversé par des voies routières qui conduisent au Bardo, à Maftah Saadallah, à Bab el Assal et au boulevard 9 avril,  symbolise le lien qui existe entre le passé et le présent.

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