L’Humeur précédente traitait des bâtiments du quartier européen de Tunis qui manquent d’entretien, j’’ai décrit l’état du fameux Colisée qui baigne nuit et jour dans une obscurité sinistre; mais il y a pire que le délabrement des bâtiments : la saleté, visible dans les grandes artères, comme dans les venelles de la ville, qui s’est généralisée dans le pays. Partout, dans les nouveaux, comme dans les vieux quartiers de la ville, on ne peut traverser une allée, une rue, un quartier sans que des amoncellements d’ordures ne choquent notre regard et leurs odeurs n’agressent notre odorat, c’est à croire que les services de voirie ne ramassent plus les poubelles. Résultat ? De temps à autre un incendie se déclenche dans l’une des poubelles provoquant la panique dans le quartier, c’est ce qui s’est passé il y n’y a pas longtemps pas loin de notre journal. Et ce n’est pas un cas isolé. Au centre de Tunis, il se trouve des rues où les restaurants s’alignent les uns contre les autres, dès que le service terminé, le soir venu, ces rues et artères se transforment en une gigantesque décharge dégageant des odeurs insupportables et attirant les chiens et les chats qui se disputent les nourritures.
Le phénomène des saletés, hélas, ne se remarque pas uniquement en ville ; dans les cités, cette singularité semble devenir une règle, le manque de poubelles dans ces cités est-il la cause de ces débordements d’ordures ? Oui, en grande partie, mais il y a aussi le ramassage qui n’est pas régulier, ajouté, il faut le dire aux mauvaises pratiques du citoyen, qui jette ses ordures à même le sol.
S’il y a un métier qui nous renseigne sur l’état de propreté du pays, c’est bien celui de guide touristique. Pas plus tard que la semaine dernière, le coordinateur général de l’Union nationale des guides touristiques (Ungt) a tiré la sonnette d’alarme (en fait, il met au grand jour ce que nous savons et constatons quotidiennement) ; M. Chadi Sfaxi nous apprend (sur MosaïqueFm) que les touristes, parmi eux, des revenants sans doute, posent de plus en plus de questions sur l’état déplorable de l’environnement, et cela concerne aussi bien les entrées des villes (toutes les villes, précise-t-il) que… tenez-vous bien les zones archéologiques classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
A vue d’œil, il n’y a pas de campagne de nettoyage, «les ordures sont partout dans toutes les régions du pays», relève M.Sfaxi.
On imagine la gêne, l’embarras ( le trouble) des guides, lorsque leurs clients leur posent les questions sur cet état de choses. Et si, de notre côté, on posait ces mêmes questions aux autorités du Tourisme, de l’Environnement, de l’Education et forcément au citoyen ?