Par Salem TRABELSI
À 14 ans, Mehdi Hanini est un champion de karting dans sa catégorie. Lorsque nous l’avons reçu dans nos locaux, nous étions frappés par sa personnalité peu bavardeuse et très déterminée. Beaucoup de choses très fortes, dans le regard également pour ceux qui savent détecter la graine des battants. Bref, une attitude et un tempérament de champion. Un tempérament de passionné avant tout . Du genre « quand il aime il donne tout ». Mehdi Hanini aime le karting et lui donne déjà tout. Une passion héritée de son père Farès Hanini, ancien pilote professionnel de karting masters. Résidant à Lyon mais gardant un pied en Tunisie, Mehdi Hanini fait partie de l’écurie française « Tam Racing » en X30 junior, le championnat national et OK-NJ au niveau international. Il y a même un site au nom du pilote pour les partenaires potentiels et les sponsors avec des liens vers les réseaux sociaux : https://www.mehdihanini.com. Un talent à encourager, puisque dans la discipline les Tunisiens ne sont pas légion à l’étranger.
Quelles sont les dates phares qui ont marqué votre jeune parcours?
« J’ai commencé le karting dès l’âge de 5 ans en 2015, puis en 2019, c’était ma première saison en simulation, sans championnat, avant d’enchaîner avec deux années d’entraînement. En 2021, c’était ma première année de championnat, durant laquelle j’ai fini champion de Tunisie, j’ai enchaîné ensuite en 2022. En 2023, j’étais classé premier du championnat, mais je ne l’ai pas fini parce que je suis parti en France. Et pour l’instant, au cours de cette saison 2023-2024, je suis sixième au championnat de France. »
À 5 ans, on a du mal à imaginer quelqu’un qui conduit une voiture… Ça se passait comment pour vous ?
A cet âge et dans cette catégorie, le kart est moins rapide. La vitesse est située entre 30 et 35 km à l’heure pas plus. Ce n’est que plus tard que la vitesse augmente.
Comment est venue cette passion pour les sports automobiles et de quelle manière a-t-elle été transmise au sein de la famille ?
Mon père, Farès Hanini, est un ancien pilote professionnel de karting masters. Je le regardais tout le temps durant toutes ses séquences, j’ai bien aimé cette passion qu’il m’a transmise.
Est-ce un tremplin pour intégrer le circuit de Formule 1 dans le futur ?
Bien sûr ! Parce que le karting est la base du sport automobile. Sans le karting, on ne peut pas évoluer dans cette discipline.
C’est une étape essentielle. Après il y a la Formule 4, puis F3, F2 et enfin la F1. Si on n’a pas les moyens techniques en F4, on passe en GT3, GT2. Le GT est une course automobile comme la F1, mais à la différence qu’on roule dans une voiture.
Cela dit et en ce qui me concerne, je vise bien la Formule 1.
Quel est votre classement actuel en France ?
Actuellement en France, je suis dans le Top 10 avec ma 6e place et je compte monter sur le podium pour atteindre le Top 3.
Après avoir négocié trois courses depuis le début de l’année à Lyon, Laval, Belmont sur Rance, il reste un dernier round à Varennes-sur-Allier (Auvergne-Rhône-Alpes) prévu du 6 au 8 septembre 2024.
Comment arrivez-vous à concilier scolarité et karting ?
Au niveau des études, je vais passer l’examen du Diplôme national du brevet en 2025 en France, pour accéder au lycée.
Il faut savoir que, sans la poursuite de ma scolarité, je ne peux rien faire après.
Même si j’estime avoir ce qu’il faut pour réussir au karting, je dois poursuivre mes études. J’ai une préférence pour les mathématiques, les matières scientifiques et les langues, pas pour les arts plastiques par exemple. »
Quelles sont les qualités requises pour faire partie des meilleurs pilotes de karting ?
La résistance, le courage, l’endurance et la concentration.
Des applications mobiles existent même pour améliorer la concentration. Le degré de préparation mentale est important aussi, parce qu’il faut tenir la course durant 24 tours et 30 minutes sans interruption. Il n’y a pas de finalité en soi, il faut toujours apprendre davantage et en faire plus.
Grâce au karting, j’ai appris à avoir de la patience et du courage, pour négocier les virages
Quelles sont vos projections dans le futur proche ?
Mon objectif est d’atteindre la F4. Je fais appel à cette occasion à tous les sponsors qui veulent m’accompagner dans mes courses et dans ma carrière.
Quelles sont vos idoles en matière de sports automobiles ?
Le Hollandais Max Verstappenen F1 et l’Italien Valentino Rossi pour la moto et qui fait de la GT. Ce sont mes grandes références.
Comptez-vous opter pour la nationalité sportive française ou tunisienne lorsque vous intégrerez le monde professionnel ?
Je compte représenter fièrement la Tunisie pour faire avancer davantage la pratique et développer le niveau du karting dans le pays.
Surtout que la NACT (National Automobile Club Tunisie) m’aide beaucoup dans ce sens.
Quelle place occupe le karting dans la vie de famille ?
Une grande place bien sûr! La plupart des discussions tournent autour de ce sport, les champions et les tournois. Surtout sur mes objectifs et sur ce que je vais faire dans les tests et les entraînements sur pistes. »