C’est l’évènement de cette semaine dans le monde des droits d’auteur et de la culture. Cela ne doit pas passer inaperçu. En effet, l’Organisme tunisien des droits d’auteur et des droits voisins (Otdav) est sorti de sa léthargie pour infliger une sanction aux festivals et aux artistes qui ne respectent pas les droits moraux et patrimoniaux des auteurs.
Pour la première fois en Tunisie, un festival est épinglé pour outrage à des droits d’auteur. Autrement dit, le festival a invité un groupe qui interprète les chansons d’un artiste, sans lui demander une autorisation préalable. Il s’agit du festival international de Nabeul qui a programmé un groupe musical reprenant les chansons de Tarak El Arabi sans l’autorisation des ayants droit.
Cette décision intervient suite aux plaintes déposées par certains artistes auprès du ministère des Affaires culturelles et de l’Otdav, a fait savoir Ramzi Garouachi, directeur général de l’Otdav, citant des artistes comme le Syrien Tarek Al Arabi et le Tunisien Salah Farzit, de son vrai nom Saleh Ben Slama. S’agissant de l’exploitation illégale des œuvres artistiques diffusées sur les plateformes en ligne, Garouachi a affirmé que l’institution est en train de suivre les plaintes des artistes (chanteurs) qui demandent d’empêcher l’exploitation non autorisée de leurs œuvres. Des sanctions pénales pourraient être prises contre les contrevenants et ils sont également passibles de dédommagement des préjudices matériels et moraux occasionnés aux auteurs. Les sanctions infligées sont appliquées conformément aux dispositions de la loi relative à la propriété littéraire et artistique et des cahiers des charges relatifs à l’exercice des professions culturelles, avec la possibilité d’ordonner la cessation de l’activité objet de l’infraction.
Soit ! L’effort est vraiment à saluer mais l’organisme de droits d’auteur doit se manifester plus régulièrement et profiter de ce « fait d’armes « pour construire une réputation à la hauteur de la Tunisie qui se bat aujourd’hui pour les droits, les véritables droits des citoyens et des artistes qui finissent souvent leur vie dans la précarité. Rappelons que la Tunisie est signataire des principaux traités internationaux garantissant les droits d’auteur. Le rôle de l’Otdav est plus qu’important pour défendre les droits des artistes souvent livrés à eux-mêmes. Se tourner vers les ONG ? Ces dernières obéissent souvent à un agenda très précis. Les droits artistiques des auteurs arabes et tunisiens sont le cadet de leurs soucis. Sur un autre plan qui importe autant que le monde des spectacles vivants, il y a les droits des images que les télévisons exploitent à tort et à travers. Certains ayants droit portent plainte, dépensent des sommes importantes, mais en vain. Aucun soutien d’un organisme qui assure leurs arrières et protège leurs images. La création artistique est une œuvre solitaire et périlleuse qui implique l’être de tout un individu. La défendre est un combat noble, signe de bonne santé pour un pays qui veut couper court avec un passé marqué par tant d’escroqueries.