Yosra Mahnoucha, l’artiste tunisienne à la voix envoûtante, a offert vendredi dernier un spectacle mémorable marquant les 60 ans d’existence du théâtre mythique de Hammamet.
Dès les premières notes de «Mayhana Mayhana», Yosra a captivé son public. Accompagnée par l’orchestre du maestro Abdelbasset Belgaïed, elle a su créer une ambiance électrique. Cette chanson puise sa force d’une partie peu connue de l’histoire de l’Irak avant d’effectuer un arrêt, toujours en musique, sur la détresse du peuple palestinien et de son vécu tragique actuel. Elle a, en effet, chanté « Al-Quds», une reprise de son père, l’artiste musicien et poète, Habib Mahnouch, composée par Slim Dammak.
L’artiste accompagne ses fans présents en commentant son rapport particulier avec cette chanson, qu’elle avait chantée pour la première fois, à l’âge de 6 ans. Yosra Mahnouch a souhaité paix et victoire au peuple palestinen. Ce moment poignant a rappelé, encore une fois, la situation dramatique en Palestine, soulignée par le port du keffieh et l’interprétation puissante de «Hona Al-Quds Al Abia». La chanteuse a ensuite surpris son auditoire en passant de l’arabe au français avec brio, reprenant «Je suis malade» de Serge Lama. Cette transition inattendue a déclenché une ovation spontanée, témoignant de la polyvalence de l’artiste. Le ministre, Moncef Boukthir, présent parmi l’assistance, n’a pas raté la magie du moment.
Le répertoire de la soirée a alterné entre classiques arabes intemporels et tubes plus récents. Des reprises de Nagat Al-Saghira, George Wassouf et Oum Kalthoum ont accompagné ses propres succès, pour le plus grand bonheur des fans. L’interprétation de «Ya rouhi we Ya dada» de Kadim Al Sahir a particulièrement résonné, comme un clin d’œil au concert à venir de l’artiste irakien à Carthage le lendemain. Cette 58e édition du Festival a été conclue en beauté le 3 août avec la performance de Karim Thlibi, intitulée «Imagine». Les célébrations se poursuivront jusqu’au 11 août avec «Les écrans de Hammamet», une série de projections cinématographiques venant compléter l’exposition commémorant les 60 ans du festival. Ainsi, entre tradition et modernité, le Festival international de Hammamet continue de tisser son histoire, offrant chaque année des moments uniques aux amateurs de la culture et de la musique.