Sous le haut patronage du Président de la République, M. Kaïs Saïed, les travaux du Forum National des Compétences Tunisiennes à L’ Étranger, organisé par le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, ont démarré hier matin au siège de l’Académie Diplomatique Internationale de Tunis et se poursuivent aujourd’hui. Un forum qui a dû être préparé durant une année ou presque.
Lors de cette première session du forum, les résultats et les recommandations du «Tunisia Global Forum», organisé il y a deux semaines à l’initiative du collectif d’associations tunisiennes actives dans divers domaines et représentant les compétences tunisiennes dans plusieurs pays, «The World Alliance of Tunisian Talents», ont été présentés et serviront d’appui pour les recommandations du forum.
Sous le haut patronage du Président de la République, Kaïs Saïed, les travaux du Forum national des compétences tunisiennes à l’étranger ont démarré hier matin au siège de l’Académie diplomatique internationale de Tunis et se poursuivent aujourd’hui. Un forum qui a dû être préparé durant une année ou presque. Lors de l’ouverture du forum, Nabil Ammar, ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, a appelé les Tunisiens résidant à l’étranger, en particulier les compétences, à s’approprier véritablement ce nouveau processus de communication avec leur pays à travers l’organisation, le réseautage entre eux. De même, il les a appelés à la pérennisation de cette interaction avec le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger et le renforcement des liens avec les différentes missions diplomatiques et consulaires tunisiennes. « C’est ce qui fait d’eux un élément de «soft power» pour notre pays, une force de proposition efficace capable de porter la voix de la Tunisie dans tous les pays du monde et de défendre ses intérêts. Ainsi, on pourra transformer les défis en opportunités concrètes et faire progresser notre pays dans tous les domaines », a-t-il ajouté. Le ministre a expliqué que la mise en place de ce forum en tant que nouvelle voie de communication avec les compétences tunisiennes à l’étranger vise à suivre les changements qui ont affecté notre monde et la nature de notre communauté expatriée. Il a affirmé que l’objectif principal est de bâtir un partenariat réel avec les Tunisiens à l’étranger, en les considérant comme des partenaires essentiels pour le pays et son développement.
Objectif rassembleur, approche participative
Ce partenariat ne peut être durable et productif qu’à travers leur contribution pour proposer des approches innovantes et des solutions pratiques basées sur leurs expériences et expertises, a expliqué le ministre des Affaires étrangères. Ces expertises et expériences sont, d’après lui, « utiles pour relever les défis du développement auxquels la Tunisie est confrontée et ce dans une approche participative ».
Ammar a insisté, dans cette perspective, sur le fait que les liens de notre communauté à l’étranger avec la Tunisie doivent aller au-delà des documents de citoyenneté et des vacances annuelles. En effet, ces liens constituent, selon les mots de Nabil Ammar, « une identité, une appartenance et un projet pour l’avenir de nos enfants et des générations futures ». Et d’ajouter : « Nos compatriotes à l’étranger, particulièrement les compétences distinguées, ont le droit et le devoir de contribuer à cet effort national et de constituer un élément important de soutien et d’appui au processus de réformes globales initié en Tunisie il y a deux ans ». Le chef de la diplomatie tunisienne a souligné l’importance de ce forum national, organisé pour la première fois sous le patronage du Président de la République, confirmant ainsi le grand intérêt qu’il porte à cette richesse humaine représentée par notre diaspora, qui regorge de hautes compétences et d’énergies diversifiées. Nabil Ammar a prononcé son discours en présence des ministres des Finances, des Technologies de la communication et du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, ainsi que de plusieurs hauts responsables de l’État, outre plus de trois cents compétences tunisiennes de différentes spécialités venant des quatre coins du monde.
Ce forum revêt une importance particulière selon le ministre des Affaires étrangères, car il se tient « à un moment où la scène et les relations internationales subissent des changements radicaux et rapides à tous les niveaux, ayant un impact significatif sur notre pays, ce qui exige le rassemblement de toutes nos forces et de nos meilleures énergies pour préserver notre sécurité nationale sous tous ses aspects et protéger nos intérêts », décrypte-t-il.
Sur un autre plan, le ministre a affirmé que le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger poursuit ses efforts pour offrir l’encadrement nécessaire à nos compatriotes à l’étranger, renforcer les liens avec eux et leur fournir le soutien et l’assistance nécessaires. Dans ce sens, il a indiqué que le département avait lancé un ensemble de programmes visant à améliorer les services consulaires et administratifs, notamment en développant le système de digitalisation des services consulaires, en activant le portail E-Consulat et en renforçant les ressources humaines et financières des missions diplomatiques et consulaires tunisiennes.
Réseautage tuniso-tunisien
Au cœur de cette interactivité, l’on a présenté les résultats et les recommandations du «Tunisia Global Forum», organisé le 23 juillet 2024 à l’initiative de «The World Alliance of Tunisian Talents », WATT, composée d’associations tunisiennes actives dans divers domaines et représentant les compétences tunisiennes dans plusieurs pays. Le même groupement d’associations est au cœur du networking de ce premier forum des compétences tunisiennes à l’étranger. En effet, le président de l’association des tunisiens des grandes écoles (Atuge), Amine Aloulou, a prononcé un discours rappelant les efforts fournis depuis deux ans par le collectif rassemblant des associations dans plusieurs pays afin de soutenir les efforts nationaux et faire rayonner davantage l’image de la Tunisie et de ses compétences. Aloulou a insisté sur le devoir de réformer la législation, l’écosystème des entreprises et de l’investissement pour faciliter l’inclusion des compétences tunisiennes actives et engagées pour la cause nationale.
De son côté, Anis Jaziri, président du Tunisia Africa Business Council (Tabc), a indiqué à La Presse que les chiffres montrent qu’il y a plus de deux millions de tunisiens vivent à l’étranger, dont des centaines de milliers de compétences éparpillées dans plusieurs pays. Et d’ajouter : « A travers ce forum et ses travaux, on cherche à instaurer un réseautage entre ces compétences pour servir les intérêts de la Tunisie. Dans ce sens, le Tabc va présenter une initiative qu’on va appeler le « Réseau de la diaspora tunisienne en Afrique », qui rassemble les compétences tunisiennes présentes en Afrique et qui sera annoncée lors de ce forum. Notre initiative entre dans l’initiative de la Watt qui est très importante dans cette perspective de réseautage des tunisiens à l’international ». Par ailleurs et en marge du forum, le département des Affaires étrangères a organisé une exposition consacrée à l’innovation et aux start-up, avec la participation d’incubateurs de projets, de banques nationales et de l’Agence de promotion de l’investissement (API).
La BCT invite les TRE à investir dans les produits financiers
A cette occasion, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a incité nos compatriotes établis à l’étranger à investir davantage dans les produits financiers offerts par les secteurs bancaire et financier. Il a également rappelé « les avantages qu’offre l’ouverture de comptes étrangers en devises ou en dinar convertible aux non-résidents comme la couverture contre le risque de change, la liberté de transfert des fonds qui y sont logés ainsi que celle des produits d’investissements réalisés par débit de ces comptes. »
« Avec 1,8 million de Tunisiens résidant à l’étranger, selon le recensement réalisé par le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, dont 50% sont des actifs composés de techniciens, de cadres et de professions libérales, les transferts des TRE au terme de l’année 2023 se sont affermis de 5,4% pour atteindre le niveau appréciable de presque 9 milliards de dinars, soit 5,6% du PIB. Cet élan s’est poursuivi lors du premier semestre 2024 avec des transferts d’un montant de 4,3 milliards de dinars », a déclaré le gouverneur de la BCT avant de souligner l’importance pour la Tunisie que le rôle du Tunisien résidant à l’étranger évolue d’un pourvoyeur d’épargne à celui d’une locomotive de croissance et ce, via le levier de l’investissement
Le gouvernement et la BCT travaillent en étroite collaboration pour que les différentes structures administratives, les banques et autres institutions financières instaurent un climat de confiance permettant aux Tunisiens résidant à l’étranger de profiter pleinement des opportunités d’investissement offertes par l’économie tunisienne et des avantages que leur procure la règlementation des changes, ajoute le gouverneur de la BCT. Parmi ces avantages, on peut citer, le double statut sur le plan change qui permet aux TRE la conclusion de contrats de crédits et l’ouverture de comptes intérieurs en dinars ainsi que la gestion de leur patrimoine en Tunisie et l’accomplissement de toutes activités y afférentes.