Trois cent six jours d’occupation israélienne pendant lesquels le monde assiste impuissant aux bombardements et aux massacres, 10 mois que les Gazaouis vivent un génocide en direct, des milliers d’enfants, de femmes tués, avec une complicité internationale (tacite). L’armée sioniste tue sans répit (39 623 morts), détruit les infrastructures à Gaza, bâtiments, hôpitaux, routes… dans le but non avoué de transformer la zone de Gaza en terre inhabitable, en désert. Et tout cela continue devant les yeux des grandes puissances et des institutions internationales. La Défense civile de Gaza a annoncé des raids israéliens sur deux écoles situées dans un complexe scolaire à Gaza-ville, abritant des milliers de déplacés par la guerre.
Il y a une semaine, profitant du flou politique aux Etats-Unis, provoqué par le retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle, Netanyahu, manipulateur et opportuniste, a effectué une visite rapide et prononcé un discours au Congrès, dans lequel il invite et exhorte ses protecteurs démocrates et républicains à soutenir davantage Israël dans son combat contre le mal (le mal c’est le Hamas et le Hezbollah !). Il a réussi son coup, ses calculs et sa visite.
Il se sent désormais sans contrainte, sans freins pour agir à sa façon dans son œuvre génocidaire ; les nombreuses décisions des organisations internationales, de quelque nature qu’elles soient, ne le dérangent pas. Pour lui, c’est un détail ; son but indéniable (avoué) est de chasser les Palestiniens de leur territoire.
Suite à l’abject assassinat du chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, à Téhéran et de Foued Ckokr à Beyrouth (l’un des hommes forts de l’appareil militaire du Hezbollah), la guerre entre l’Iran et Israël, selon tous les observateurs et les chefs d’Etat risque de prendre une dimension dangereuse, plus redoutable qu’elle le fut jusqu’à maintenant ; les mains libres, Netanyahu veut accélérer la montée des opérations pour aboutir à une guerre plus large et pousser les Américains à s’engager aux côtés d’Israël et concrétiser ce qu’il avait déclaré au Congrès américain : « Nous sommes engagés face au même ennemi ».
C’est chose faite, les Américains qui, pendant longtemps, voulaient sortir du guêpier moyen-oriental cherchant une solution pacifique (à travers les nombreux sommets à Doha, au Caire, etc.), sont maintenant impliqués sur le terrain, l’attaque contre ses intérêts à Al Ambar (une base américaine en Irak), les sérieuses menaces proférées par l’Iran, les annonces de représailles du Hezbollah, les accusations des pays ( Turquie, Qatar…) sont-elles des signes de l’entrée en guerre des Etats Unis ? Les jours qui viennent nous le diront.
Les ressorts diplomatiques américains s’activent ; le général Erik Kurilla, chef du commandement militaire, était arrivé en Israël pour évaluer la situation en matière de sécurité, en pleines tensions dans la région, pour éviter une escalade militaire. Biden réunit ses conseillers d’urgence à Washington, le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avoue sa crainte d’une escalade du conflit : « C’est un moment critique, toutes les parties doivent prendre des mesures pour apaiser les tensions ». L’armée sioniste attaque le sud Liban, transgressant la mise en garde de son protecteur, les Etats-Unis. Ceux-ci déclarent et répètent que Beyrouth et la banlieue sud sont une ligne rouge. Partout, on craint le pire ; la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Suède, l’Allemagne… appellent leurs ressortissants à quitter le Liban. La région est désormais en flammes.