Interdiction de la sous-traitance : pour une tolérance zéro Par Noureddine HLAOUI

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Editorial La Presse

L’interdiction de la sous-traitance dans le secteur public est une question définitivement tranchée avec la décision prise par le Président de la République le 23 février dernier, avant  de plaider, une quinzaine de jours après, en faveur de la révision du code du travail et l’élaboration d’un projet de loi destiné à éradiquer cette pratique dans le secteur privé.

Adepte du suivi des décisions prises, le Chef de l’Etat vient de confirmer son approche humanitaire du monde du travail en réitérant, lors de sa rencontre avec le nouveau Chef du gouvernement, la nécessité de mettre fin définitivement à la sous-traitance de la main-d’œuvre et aux contrats de travail à durée déterminée (CDD), tout en qualifiant les dispositions actuellement en vigueur d’une sorte de « traite d’êtres humains ».

Il faut dire que destinés à offrir un peu plus de flexibilité aux employeurs, les CDD ont constitué, petit à petit, une sorte de moyen d’esclavage puisqu’ils ne permettent pas de garantir aux employés des rétributions dignement conséquentes.

Déterminé à consacrer son caractère social en cette ère d’après-25 juillet 2021, l’Etat est en train de mettre un  terme aux pratiques contraires aux règles élémentaires du droit du travail et du respect de la dignité humaine, des pratiques bafouant carrément les lois et les textes constitutionnels.

Maintenant que la question de la sous-traitance et des CDD revient sur le tapis avec l’espoir d’en finir une fois pour toutes avec ces agissements contre la dignité humaine, il est utile de rappeler qu’il s’agit d’injustices sociales subies sans possibilité pour les victimes d’y échapper, parce que souvent leur situation matérielle et sociale ne le leur permet pas.

En effet, les employés de cette catégorie sont payés à la journée, sans aucun droit aux avantages sociaux et légaux, pour la simple raison qu’ils ne disposent pas de documents mentionnant la relation d’emploi les liant à leur patron.

En outre, dans le cas de la sous-traitance, il s’agit, la plupart du temps, d’un procédé auquel recourent de grandes entreprises publiques pour  effectuer des travaux de maintenance ou de réparation en cas de panne; ce qui explique les incidents, les réparations mal faites et les pannes renouvelées.

Il s’agit là de dommages collatéraux, certes, mais les principales victimes restent les employés qui ne bénéficient d’aucun droit, d’où le souci et l’insistance d’y mettre un terme dans les plus brefs délais.

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