Notre football connaît depuis quelques mois un triste drame, celui de la FTF qui vit un moment plus que caricatural. Faute d’élections (avortées à deux reprises), la FTF s’est trouvée dans l’impitoyable et insolente mainmise de la Fifa qui traîne pour désigner un comité de normalisation. L’instance de Zurich a usé de son autorité pour la transformer en dictature aveugle, conjuguée à une «incompétence» à gérer ce dossier. Les règlements l’autorisent, certes, à diriger la feuille de route avant les prochaines élections, mais d’après le cours des choses et ce retard «criminel» pour trancher (surtout après le communiqué qui a donné les grandes lignes de la feuille de route qui mèneront aux élections), cela s’est transformé en une atteinte à la souveraineté d’une nation. Qu’est-ce qui peut justifier que notre football, déjà souffrant, traîne et soit à la merci de quelques fonctionnaires malintentionnés de la Fifa en la matière? Nous sommes un pays souverain, nous sommes un Etat qui a le droit de gérer ses institutions selon l’intérêt national. Et la FTF est finalement une institution tunisienne qui gère les affaires des clubs affiliés et qui sont tunisiens. Cela fait des semaines qu’on ne sait pas quand ce championnat va commencer. Il a fallu qu’on pousse un peu pour connaître hier la date de démarrage du championnat, soit le 27 ou le 28 août. Tout cela parce que la Fifa et la CAF veulent nous imposer leur approche à tout prix. Et si on veut avoir des précisions auprès de la Fifa, on reste dans l’attente d’un ordre de l’actuel secrétaire général de la FTF pour faire un tirage au sort du championnat. Pire, on ne sait pas si l’on va jouer selon une formule classique ou si on va encore jouer le play-off et le play-out. C’est quelque chose de répugnant et qui va au-delà du sportif. Au nom de cette interdiction d’«interférence politique», on doit rester les bras croisés à tâtonner. Avec tout ce que cela entraîne comme perturbation pour les entraîneurs qui se sont alignés sur la date du 17 août avant de changer, en cours de route, de dosage dans le travail. On pense bien que la Fifa est allée très loin cette fois. L’Etat tunisien, qui respecte les règlements, doit faire savoir à la Fifa qu’il y a une souveraineté nationale à respecter. Le football et la FTF ne sont pas deux entités indépendantes : ils sont une partie de notre Etat. Une composante indissociable de notre société. Et quand on ridiculise la FTF à ce point, la Fifa doit savoir qu’elle a dépassé toutes les limites. Ceci quelles que soient les explications juridiques que certains veulent avancer. Assez de cette loufoque et pernicieuse mainmise et assez de cette manière de laisser les choses en suspens. La Fifa doit plus de respect à notre pays et notre football. Un message aussi aux décideurs du sport tunisien : bougez, faites comprendre à la Fifa et à la CAF que les choses ne peuvent plus se passer comme ça ! La FTF reste tunisienne et comme toute institution nationale, l’Etat a un devoir d’agir quand ça dérape de cette façon indigne !