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Le citoyen, seul souci de l’administration 

Editorial La Presse

 

Nous sommes tentés de crier victoire en lisant mardi soir le communiqué de la présidence du gouvernement qui marque un réel tournant dans les choix politiques de la Tunisie, parce qu’il n’est pas seulement dans le diagnostic, mais dans l’action réelle et donne un sens  «pratique» au remaniement effectué à La Kasbah.

L’objectif est d’avoir des chevilles ouvrières et de rendre meilleure la vie du Tunisien parce que  le Chef de l’Etat tient à ce que ses promesses se concrétisent.  En effet, c’est peut-être le début d’une victoire contre des pratiques administratives devenues désastreuses et qui sont en train de se banaliser.

Voici  l’information en résumé : «Le Chef du gouvernement rencontre les chefs des structures relevant de la présidence du gouvernement. Objectif: renouveler les méthodes de travail administratif, relever l’action des services publics, en faire valoir les valeurs et améliorer le niveau des services fournis aux citoyens. Il a également souligné la nécessité de mobiliser toutes les énergies et ressources pour accélérer le rythme des réformes dans tous les domaines, tout en valorisant le travail et en renforçant l’esprit de responsabilité et d’appartenance». 

 Le citoyen au cœur de l’administration. Pour l’expliquer simplement, désormais l’administration ne doit plus être le souci du citoyen, mais c’est le contraire. Autrement dit, l’administration tunisienne ne doit avoir d’autre souci que la satisfaction du citoyen. Dire que c’est de bonne guerre est vraiment un euphémisme. Nous dirons que justice a été tout simplement rendue. En ce sens que l’administration tunisienne est devenue au fil du temps un supplice de Tantale chaque fois qu’elle est sollicitée par le citoyen.

Nous ne dirons pas qu’elle était un modèle de fonctionnement parfait avant le 14 janvier, mais pendant la décennie noire, la situation a empiré:  déliquescence  et  absence totale de discipline. Nous connaissons tous à quel point nous sommes à la merci de l’humeur d’un employé derrière le guichet. Nous avons même vu des employés travailler sans aucun respect pour leur tenue vestimentaire,  parfois mal rasés et grincheux.

La situation est telle que même les directeurs ne peuvent plus user de leur pouvoir pour appliquer la loi et imposer la discipline. C’est devenu une habitude. Comme si on «institutionnalisait la clochardise et la bêtise», pour  reprendre une expression de Léo Ferré. Tous ces détails sont perçus par le sommet de l’Etat et c’est très important de redresser le gouvernail en appliquant tout simplement la loi.    

Autre détail important dans le communiqué : le Chef du gouvernement  a rencontré «les chefs des structures relevant de la présidence du gouvernement». Cela ne doit pas passer inaperçu car ces structures sont  les véritables rouages de l’action de l’Etat sur le terrain et c’est pour la première fois qu’elles sont sollicitées de la sorte. Un signe de bon augure mais aussi un signe qu’à La Kasbah, on retrousse les manches.

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