La pression ne servira à rien

Editorial La Presse

 

Les candidats non retenus dans la liste préliminaire à l’élection présidentielle d’octobre 2024 par l’Isie et leurs partisans mènent une guerre sans répit pour faire valoir le droit de ces derniers à se remettre dans la course.
En même temps, ils mettent en doute l’intégrité et la transparence du processus électoral dans son ensemble et usent de tous les moyens pour clochardiser les élections en vue de saper la légitimité de ses résultats. Ceux-là mêmes qui ont boycotté tous les rendez-vous électoraux depuis le référendum jusqu’à celui du Conseil national des régions et des districts se sont mis en rang d’oignon pour accéder à la magistrature suprême coûte que coûte, dévoilant ainsi une soif particulière de pouvoir. Mais en même temps qu’ils ont déposé un recours auprès du Tribunal administratif, et c’est leur droit, ils ne cessent depuis de faire pression sur les magistrats, quitte à les menacer, en vue d’influencer leur décision. Mais aussi ils anticipent et préparent une alternative au cas où ils seraient déboutés par le Tribunal administratif. En effet, ils en appellent aux forces sécuritaires et militaires à se tenir prêtes à «jouer un rôle historique » et à ne pas reconnaître les résultats du scrutin ! N’est-ce pas un discours plein de paradoxes pour des candidats qui se targuent de vouloir réinstaurer la démocratie non par les urnes mais par les armes ? Ils se plaignent d’un système présidentiel mais veulent d’un régime militaire. En vérité, c’est le chaos et l’instabilité qu’ils cherchent à créer dans le pays, pourvu qu’ils ramènent la Tunisie dans une zone de turbulences qui ferait voler en éclats tout ce qui a été accompli en matière de lutte contre les lobbies, les contrebandiers, les comploteurs et tous ceux qui ont saigné à blanc le Trésor public, spolié les biens du peuple et cédé les attributs de la souveraineté de la décision nationale. Mais le peuple tunisien n’est pas dupe et ni lui, ni les forces armées, ni les magistrats ne se laisseront intimider par un discours de haine et de menace car la probité de ces corps libérés de la mainmise des anciens ténors de la politique à la solde de l’étranger ne leur dictera des choix autres que ceux qui émanent du peuple, seul souverain pour élire son futur président.

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