Malgré les nombreuses annonces faites officiellement et visant, notamment, à améliorer les conditions matérielles des enseignants en général et des contractuels et suppléants en particulier, la tension entre les deux syndicats de l’enseignement et du ministère de l’Education est montée d’un cran.
Alors qu’il ne reste, pratiquement, qu’un mois d’ici la rentrée scolaire 2024-2025, on constate une grande effervescence à tous les niveaux. Les structures syndicales se mobilisent et se préparent, déjà, à l’offensive.
Mécontentement syndical
Pour ce qui est de la Fédération générale de l’enseignement secondaire (Fges), la commission administrative sectorielle s’est réunie le 12 de ce mois pour examiner la situation et décider des mesures et des démarches à entreprendre au cours de la prochaine étape. Immédiatement après la réunion de cette instance, les responsables syndicaux ont accordé des déclarations à plusieurs médias pour expliquer leur position ainsi que leurs revendications. Quant à la Fédération générale de l’enseignement de base (Fgeb), elle aussi prépare sa riposte aux mesures du ministère de tutelle. C’est au cours de la réunion de sa commission administrative sectorielle prévue pour le 19 août qu’elle prendra les dispositions appropriées pour “défendre les intérêts” des enseignants.
En tout cas, les grandes lignes des mouvements programmés ont été dévoilées par les responsables syndicaux. Du moins en ce qui concerne la Fges. Tout d’abord, on tient à rassurer les parents: il n’y aura pas de boycott de la rentrée scolaire. Celle-ci se déroulera de façon normale. Toutefois, le principe de la grève a été retenu. Ce sont les bases qui en fixeront les dates en fonction de l’évolution de la situation. En outre, des rassemblements et des sit-in de protestation au niveau des régions seront organisés devant tous les commissariats régionaux à l’éducation avant le grand rassemblement national qui aura lieu devant le ministère. Les dates seront fixées ultérieurement. A ce propos le syndicat déplore les déclarations de la ministre qui a rappelé qu’elle appliquerait la loi contre tous ceux qui entraveraient le déroulement normal du travail dans les administrations de tutelle. Cette annonce est considérée comme une menace à l’encontre des mouvements syndicaux.
Pour leur part, les professeurs consacreront la réunion du 14 septembre (jour de la rentrée des enseignants) à débattre des sujets qui préoccupent le secteur et des mesures à envisager pour le sortir de l’impasse comme le soulignent les syndicalistes.
Manque de professeurs
Pour ces derniers, l’institution scolaire souffre de plusieurs carences qui n’ont pas été résolues. Le ministère de l’Education serait en train de prendre des mesures sans se référer au partenaire social. Et là, c’est l’un des principaux points sur lequel achoppent les rapports entre les deux parties. Même la question de la régularisation des suppléants, des contractuels ou autres agents d’encadrement aurait été menée unilatéralement par le ministère sans consultation de la partie syndicale. La suppression des emplois précaires dans le secteur de l’enseignement demeure une question cruciale qui ne se règle pas de la manière à laquelle on assiste. La participation des syndicats à l’examen des dossiers, des données et aux différents aspects techniques est essentielle. De plus, la régularisation de plusieurs milliers de ces agents par tranches ne bénéficie pas de la transparence requise. A cet effet, les syndicats exigent un calendrier clair et net. Par ailleurs, ces syndicats tiennent à rappeler que, malgré ces recrutements massifs à travers l’intégration des enseignants occasionnels, cela ne suffira pas à combler le grave déficit en personnel et, particulièrement, en professeurs. Selon la Fges, il y aurait, pour cette rentrée, au moins 7.000 professeurs manquants. Ajoutons-y les nombreux cas d’absence de courte ou de longue durée ainsi que la mise en application des congés de maternité et de paternité qui ne manqueront pas d’ajouter un peu plus de déstabilisation.
Sur ce point, on ne sait pas ce que le ministère de l’Education a prévu et quelles seront les mesures concrètes à mettre en œuvre dans de telles situations.